Aluminium dans les vaccins : un rapport qui dérange ?
Dans un rapport de l'Agence du médicament, des scientifiques ont mis en évidence que, même injectés à faible dose, les adjuvants vaccinaux peuvent induire des effets neurotoxiques.
Cette étude pilotée par le Pr. Romain Gherardi, chef de service à l'hôpital Mondor de Créteil, a été financée par l'Agence du médicament (ANSM). Objectif : étudier les effets de la présence d'aluminium dans les adjuvants des vaccins. Mais, problème, le rapport achevé en mars n'a pas été rendu public, rapporte Le Parisien, qui a eu accès au document.
Quelles sont les conclusions ? L'étude pointe un effet inattendu, à savoir que même injecté à "faible dose" dans des muscles de souris, l'adjuvant aluminique peut induire une accumulation d'aluminium à long terme et des effets neurotoxiques. Ce qui signifie en d'autres termes que "la dose ne fait pas le poison" selon les auteurs de l'étude. Si l'hypothèse est jugée peu convaincante par l'un des experts ANSM de ce rapport, un autre évoque, selon le Parisien, un "résultat particulièrement innovant". Car si la dose d'aluminium n'a pas d'effet linéaire avec l'effet neurotoxique, cela suggère alors peut-être une susceptibilité génétique. Pour le confirmer, il faudrait poursuivre les recherches, mais aucun nouveau financement n'est envisagé.
Le Pr. Gherardi est spécialiste des pathologies neuromusculaires à l'hôpital Mondor de Créteil. Il est l'auteur de Toxic Story, un livre dans lequel il raconte ses découvertes sur les adjuvants. Des découvertes dérangeantes d'une certaine façon puisque qu'elles remettent en cause le dogme scientifique selon lequel l'aluminium est éliminé par les urines. Selon lui, lorsqu'il est injecté dans un muscle, il reste à l'intérieur de l'organisme, où il peut dérégler le système immunitaire. Pour que le scientifique poursuive ses recherches, il faudra qu'il obtienne l'appui des pouvoirs publics. "En plein débat sur l'extension de l'obligation vaccinale, cette décision doit être de nature politique", commente-t-il au Parisien. Pour autant, le Pr Guerardi, qui ne veut pas être assimilé à un "anti-vaccin", explique qu'il est nécessaire de rendre publiques ses recherches et de les poursuivre. "Ce que les gens détestent, c'est d'être contraints sans être convaincus. Si on leur disait : 'OK, certains posent problèmes mais on va faire des recherches et trouver des solutions', ils seraient moins méfiants."
Rappelons-le, la présence des adjuvants associés aux vaccins est indispensable puisqu'elle améliore la réponse immunitaire et assure ainsi une meilleure protection vaccinale. Par ailleurs, les sels d'aluminium figurent par ailleurs parmi les adjuvants les plus utilisés dans le monde avec un recul d'utilisation de 90 ans et des centaines de millions de doses injectées. Cette étude doit être confirmée. Elle ne remet pas en cause l'utilité et l'innocuité des vaccins, mais elle ouvre des perspectives intéressantes en matière de recherche sur les adjuvants.