3 avancées dans la lutte contre le cancer
Le congrès mondial de cancérologie 2017 (ASCO) vient de s'achever. Immunothérapie, cancer de la prostate, nouveaux traitements… Le point sur les dernières avancées prometteuses.
Chaque année, les spécialistes mondiaux en cancérologie se réunissent à Chicago pour mettre en commun leurs découvertes médicales. Voici ce qu'il faut retenir cette année.
L'immunothérapie confirme son potentiel
Cette thérapie porteuse d'espoir, qui consiste à enseigner au système immunitaire à se défendre contre les cellules tumorales, continue à être évaluée dans tous les types de cancers. Et désormais, comme l'explique le Pr Christophe Le Tourneau, oncologue et chef du service de recherche clinique au sein du département d'oncologie médicale de l'Institut Curie, on se dirige vers des cocktails thérapeutiques. Ainsi, plusieurs immunothérapies peuvent être associées entre elles, ou à d'autres types de thérapies (radiothérapie ou chimiothérapie). Dans un communiqué de presse de l'Institut Curie, le spécialiste souligne néanmoins qu'une question majeure demeure : "comment identifier les patients qui n'auront besoin que d'une immunothérapie seule de ceux qui auront besoin d'associations ?".
L'hormonothérapie : un espoir pour le cancer de la prostate
Les résultats d'une grande étude clinique menée sur des patients atteints d'un cancer de la prostate au stade métastatique ont été particulièrement remarqués pendant le congrès d'oncologie ASCO. Grâce à un traitement anti-hormonal nouvelle génération (abiratérone), ajouté au traitement classique habituellement utilisé en cas de cancer prostatique avancé, la survie des patients est considérablement améliorée et la survenue de complications est moindre. Les résultats de cette grande étude clinique, présentés par le Pr Karim Fizazi, chef du département d'oncologie médicale de Gustave Roussy, ont été publiés dans le New England Journal of Medecine du 4 juin.
Des applis qui participent à la lutte contre le cancer
Une application mobile, présentée à l'ASCO, a été particulièrement remarquée. Celle-ci permet aux patients de répercuter les informations médicales relatives aux effets secondaires ou symptômes et ainsi d'alerter en temps réel l'équipe médicale. L'application, qui a fait l'objet d'une étude clinique, menée par le Dr Ethan Basch, professeur de médecine au centre du cancer Lineberger de l'université de Caroline du Nord, semble améliorer le suivi médical des patients et participe ainsi à leur guérison. De fait, les patients qui ont bénéficié de l'application, ont vu leur survie augmenter (quel que soit le type de cancer) de 26 à 31 mois. "Il s'agit de résultats très intéressants, commente le Pr Le Tourneau (Institut Curie). Les nouvelles technologies peuvent être utiles pour être au plus proche du patient, permettre un signalement plus précoce des symptômes et ainsi rendre leur prise en charge plus efficace par le personnel médical". Pour l'heure, l'application mobile présentée à l'ASCO est en développement et n'est donc pas commercialisée. Mais de nombreuses applications visant à permettre aux patients de notifier leurs effets secondaires ou de qualifier leur état de santé (douleurs, humeurs…) voient le jour, à l'instar de "Engage" qui accompagne les patients tout au long du parcours de soin, y compris à domicile. Ou encore de "Mon coach douleur". Cette application mobile permet de décrire la nature, l'intensité ou la durée de la douleur, mais aussi d'évaluer son impact sur le quotidien, ou encore de générer des bilans afin de faciliter la communication avec les équipes soignantes.