Qui est Agnès Buzyn, la nouvelle ministre de la santé ?
Femme, médecin, issue de la société civile... Agnès Buzyn, l'ex-présidente de la HAS est la nouvelle ministre de la Santé. Retour sur un parcours hors pair.
Elle n'était pas attendue, mais c'est finalement Agnès Buzyn qui succède à Marisol Touraine et devient à la surprise générale la nouvelle ministre de la Santé. Cette hématologue de 53 ans avait pris en mars 2016 la tête de la Haute Autorité de santé. Mais c'est surtout comme Présidente de l'Institut national du cancer (INCa) qu'elle s'était faite remarquer. De 2011 à 2015, elle avait notamment mis en œuvre le 3e Plan cancer 2014-2019 axé sur la lutte contre les pertes de chance face à la maladie.
Les associations de lutte contre le cancer ont d'ailleurs réagi positivement à l'annonce de cette nomination. Agnès Buzyn s'est ainsi particulièrement impliquée dans la mise en place du droit à l'oubli pour les anciens malades du cancer.
#agnesbuzyn ministre de la santé: @laliguecancer se félicite de la nomination dune grande figure de la lutte contre le cancer pic.twitter.com/iC18tsKZMv
— la Ligue vs. cancer (@laliguecancer) 17mai 2017
Agnés Buzyn ministre de la santé. femme soucieuse du droit des malades qui s'est battue pour le #droital'oubli BRAVO de @ROSEMAGAZINE1
— Celine Lis-Raoux (@LisRaoux) 17 mai 2017
Léquipe de lInstitut national du #cancer félicite @AgnesBuzyn pour sa nomination à la fonction de ministre des Solidarités et de la #Santé
— INCa (@Institut_cancer) 17 mai 2017
Décrite comme une femme discrète et diplomate, Agnès Buzy n'en n'est pas moins une femme de conviction. En 2015, elle était monté au créneau pour dénoncer un amendement à la loi... Macron, visant à faciliter la publicité sur l'alcool (et à satisfaire les lobbies viticoles). "L'alcool est nocif pour la santé : il cause 40 000 décès par an, dont 15 000 par cancers et c'est la deuxième cause de mortalité par cancer dans notre pays, avait-elle déclaré. Les députés doivent prendre leurs responsabilités [...] qu'ils s'intéressent aux personnes qui vivent avec une personne alcoolique ou qui perdent un enfant." Celle qui elle avait également fustigé la "bombe à retardement" qu'est le tabac, devrait sur ce point rejoindre Emmanuel Macron, dont le programme santé mise sur la prévention. Rappelons que le Président s'est fixé comme objectif que "la nouvelle génération qui naît aujourd'hui, soit une génération sans tabac."
Agnès Buzyn a réalisé la majeure partie de sa carrière à l'hôpital. Professeur d'hématologie à l'hôpital Saint-Antoine, elle a également été responsable de l'Unité de soins intensifs d'hématologie adulte et de greffe de moelle de 1992 à 2011 à l'Université Paris V-Hôpital Necker. Ses nombreux travaux dans les domaines de la greffe de moelle et de la leucémie ont donné lieu à plus de 150 publications dans des revues scientifiques.
Elle a également exercé de nombreuses fonctions au sein de sociétés savantes et de conseils d'administration : membre du conseil médical et scientifique de l'Agence de la biomédecine, membre du conseil scientifique de l'Etablissement français du sang (EFS), présidente du conseil scientifique de la société française de greffe de moelle et de thérapie cellulaire (SFGM-TC).
Au sein des agences de l'Etat, elle a exercé les fonctions de présidente du conseil d'administration de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) de 2008 à 2013, et a été membre du Comité à l'énergie atomique, de 2009 à 2015.
Mariée à Yves Lévy, directeur général de l'Inserm, et mère de trois enfants, Agnès Buzyn est la fille d'un chirurgien orthopédique et de Etty Buzyn, psychologue, psychanalyste et écrivaine..