Vers de nouvelles mesures pour prévenir les IST chez les jeunes ?
Face à l'augmentation des cas d'infections sexuellement transmissibles, le Conseil national du sida et des hépatites virales vient de publier de nouvelles recommandations.
Chlamydiae, syphilis, herpès génital… Depuis quelques années, la fréquence des infections sexuellement transmissibles (IST) augmente dans la population et plus particulièrement chez les adolescents et les jeunes adultes. Face à ce constat, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, ont mandaté le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) pour qu'il émette des recommandations en matière de prévention et de prise en charge des IST.
Dans son avis, le CNS recommande de faire de la lutte contre les IST chez les jeunes une priorité de santé publique. Pour ce faire, il propose d'améliorer les conditions actuelles d'enseignement de l'éducation à la sexualité et d'affirmer le rôle de l'école et des professionnels de santé (médecins et infirmiers scolaires) qui y travaillent. Les préservatifs, essentiels pour la prévention des IST, doivent être notamment mis à disposition dans les lycées, voire dans les collèges, qu'il s'agisse d'établissements publics ou privés. Les jeunes doivent par ailleurs pouvoir accéder plus facilement aux opérateurs publics tels que le centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic des IST ou les centres de planification ou d'éducation familiale. Le CNS recommande également d'"offrir aux mineurs un accès gratuit et confidentiel au dépistage et au traitement des IST en consultation de médecine générale". Il estime par ailleurs qu'il est essentiel de "renforcer le rôle de différents dispositifs en direction des jeunes dans les domaines des addictions, des problèmes psycho-sociaux, des questions relatives à l'insertion socio-professionnelle, et de l'accompagnement des jeunes sous main de justice". Cela permettrait ainsi d'atteindre des adolescents ou jeunes adultes exposés à un risque accru d'IST. Enfin, l'offre vaccinale contre les IST doit être renforcée. Le CNS recommande en effet de proposer systématiquement la vaccination contre l'hépatite B aux jeunes qui n'en ont pas bénéficié durant la petite enfance. Il conseille également de renouveler la stratégie de promotion de la vaccination contre le papillomavirus en l'étendant aux jeunes garçons.