Le salaire des étudiants sages-femmes aligné sur celui des futurs médecins
Les futures sages-femmes vont bénéficier des mêmes droits sociaux et niveaux de rémunération que les autres étudiants hospitaliers. L'occasion de revenir aussi sur leurs nombreuses compétences.
Cela faisait plusieurs années que les étudiants sages-femmes réclamaient la reconnaissance de leur statut. C'est désormais chose faite grâce à un décret paru dimanche au journal officiel qui leur confère le statut d'"étudiant hospitalier" leur permettant de bénéficier des mêmes droits sociaux et niveaux de rémunération que leurs homologues en médecine, en odontologie ou en pharmacie.
Les étudiants de 4e et 5e années en maïeutique ont en fait dorénavant "la qualité d'agent public", reconnaissant leur participation "à l'activité hospitalière, à l'instar des étudiants en médecine, odontologie et pharmacie", explique le décret. Ce nouveau statut leur permet de disposer des mêmes congés payés (30 jours annuels), arrêts maladie, congés maternité ou paternité que les autres étudiants hospitaliers. La rémunération des futures sages-femmes passera quant à elle de 1 200 euros à 1 550 euros bruts annuels en 4e année, et de 2 400 à 3 000 euros environ en 5e année, selon un arrêté également publié dimanche. Une indemnité forfaitaire de 130 euros bruts par mois pourra par ailleurs être demandée par les étudiants sages-femmes pour les stages effectués dans des établissements situés à "plus de 15 kilomètres" de leur structure de formation. La présidente de l'association nationale des sages-femmes (Anesf), Eléonore Bleuzen, a salué auprès de l'AFP "une grande avancée" pour ces étudiants, ajoutant que la formation des sages-femmes et les droits des étudiants, qui varient selon les établissements, seront désormais "homogénéisés". Il s'agit également selon elle d'"un pas vers l'intégration des écoles de sages-femmes à l'université", qui dépendent pour l'heure des régions.
Des compétences encore trop méconnues. La ministre de la santé, Marisol Touraine, avait annoncé en mars 2014 diverses mesures pour la reconnaissance et la revalorisation de cette profession. En début d'année, la ministre a également lancé une campagne d'information "Au moins 6 bonnes raisons de consulter une sage-femme" afin de "mieux faire connaître à tous le rôle des sages-femmes et de leurs compétences". Ces professionnelles de santé sont en effet surtout connues pour assurer le suivi médical lors de la grossesse et de l'accouchement, et pour cause, ce sont elles qui réalisent 80% des accouchements normaux en France. Mais elles assurent également le suivi médical de la mère et du bébé au retour à la maison en réalisant notamment l'examen postnatal de la mère dans les deux mois suivant la naissance.
Le suivi gynécologique des femmes en bonne santé, comprenant un examen clinique et les dépistages tels que le frottis du col, l'examen des seins, etc., peut être aussi réalisé par les sages-femmes. Si elles décèlent une pathologie, elles les orientent alors vers un médecin. Elles peuvent par ailleurs prescrire et assurer le suivi de tous les moyens contraceptifs, y compris la pose et le retrait des implants contraceptifs et des dispositifs intra-utérins.
Avec l'adoption de la loi Santé l'année dernière, leur champ de compétences s'est également élargi. Grâce à un décret publié le 5 juin dernier au Journal officiel, elles peuvent en effet désormais réaliser des interruptions volontaires de grossesse médicamenteuses. Elles informent, accompagnent et prennent alors en charge les femmes qui souhaitent interrompre leur grossesse. La vaccination de l'entourage du nouveau-né, en plus de la maman et du bébé, peut par ailleurs être réalisée par une sage-femme, et ce dès la grossesse de la mère et pendant la période de huit semaines qui suit l'accouchement.