Que contient le plan d'action contre la maladie de Lyme ?
Un nouveau protocole de soins pour la maladie de Lyme en juillet et un dépliant d'information sur la prévention de cette pathologie transmise par les tiques diffusé en mars. Telles sont les premières mesures annoncées par le ministère de la Santé.
Le premier comité de pilotage du Plan national de lutte contre la maladie de Lyme s'est tenu au ministère de la Santé ce 19 janvier.
Ce plan, très attendu par les associations, avait été lancé fin septembre 2016, afin de répondre aux besoins de prise en charge des malades, de renforcer les outils de prévention et d'information et de développer la recherche sur cette maladie.
A l'occasion de ce point d'étape, Santé Publique France a détaillé les mesures déjà mises en place, notamment :
- Santé Publique France va s'appuyer sur le réseau Sentinelles, qui suit déjà l'incidence des épidémies de grippe ou de gastro en France, afin de mieux estimer la réalité de l'incidence de la maladie de Lyme.
- Un dépliant sera diffusé dès le mois de mars 2017, afin de sensibiliser la population aux mesures de prévention. De plus, un document spécifique sera élaboré en lien avec les professionnels exposés aux tiques. "Insuffisant" pour les associations de malades, qui réclamaient une "vraie campagne" d'information nationale, avec des spots télévisés notamment. "On est capables de le faire pour la grippe, alors pourquoi pas pour Lyme ?", a expliqué à l'AFP Matthias Lacoste, président de l'association de patients, Le Droit de guérir.
- La Haute Autorité de Santé (HAS) publiera en juillet 2017 ses travaux sur un nouveau protocole national de diagnostic et de soins. Pour rappel, le protocole actuel impose un test de diagnostic largement reconnu comme peu fiable, limite les cures d'antibiotiques à trois semaines maximum et ne reconnaît pas l'existence d'une forme chronique de la maladie. "Tout va dépendre de la composition du groupe" chargé d'élaborer ce nouveau protocole, prévient toutefois Mme Perrin, présidente de l'association de malades Lyme Sans Frontières et qui s'inquiète du poids qu'y prendra la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), majoritairement favorable au protocole officiel actuel.
Les associations de malades, reçues au ministère ce jeudi, ont salué ces mesures. "Je pense que ça avance : on a désormais un calendrier", a indiqué à l'AFP Marie-Claude Perrin, même si l'élection présidentielle, remarque-t-elle, fait planer un "point d'interrogation" sur l'échéance annoncée. Toutefois, les associations ont pointé le manque de précisions concernant le financement de la plupart des mesures annoncées, et le fait qu'aucun projet de recherche ne soit lancé sur les autres modalités éventuelles de transmission de la maladie (sang, grossesse...).
Concrètement, le plan s'articule autour de 5 axes stratégiques. Le premier axe vise à mieux lutter contre les tiques (cartographie de la répartition des tiques en France, évaluation de répulsifs...). L'axe 2 a pour objectif de mieux informer les Français via des supports de communication notamment, mais aussi à mieux former les professionnels de santé. L'axe 3 vise à mieux lutter contre l'"errance médicale" dont souffrent certains patients et à améliorer la prise en charge des malades. Le 4e axe devrait améliorer la fiabilité des tests diagnostiques. En effet, il arrive que des patients soient atteints de la maladie sans le savoir, malgré les tests. Enfin, le 5e axe du plan entend soutenir la recherche sur la maladie de Lyme.
La maladie de Lyme est une infection non contagieuse causée par une bactérie (borrelia). La maladie se transmet via la morsure d'une tique infectée par la bactérie.
Lire aussi