L'espoir d'un nouveau traitement de la sclérose en plaques
Le développement d'un anticorps monoclonal par une équipe de recherche française ouvre la voie vers de nouvelles stratégies de traitement de la sclérose en plaques.
L'Inserm annonce dans un communiqué de presse, que l'équipe dirigée par le Pr Denis Vivien a développé un anticorps monoclonal efficace contre certains symptômes moteurs de la sclérose en plaques. Les résultats de l'étude sont parus dans la revue Brain.
La sclérose en plaques est une maladie auto-immune touchant le système nerveux central (cerveau et moëlle épinière). Les cellules du système immunitaire s'attaquent aux prolongements des neurones, les axones, en détruisant la myéline qui les entoure. Cette destruction provoque une dégénérescence des axones, conduisant à une altération de l'influx nerveux. La maladie se manifeste généralement sous forme de poussées de quelques jours ou semaines, associées à des symptômes pouvant varier d'un individu à l'autre, comme des troubles moteurs, sensitifs et cognitifs. Cependant, plus la maladie progresse, plus les symptômes peuvent évoluer vers des handicap définitifs.
Empêcher l'ouverture des barrières de protection du système nerveux. Pour s'attaquer à la myéline, les cellules immunitaires doivent s'introduire dans le système nerveux central, lequel est protégé par deux barrières : la barrière hémato-encéphalique, qui protège le cerveau, et la barrière hémato-médullaire qui protège la moëlle osseuse.
Dans une première étude réalisée chez la souris, l'équipe du Pr Vivien s'est penchée sur un récepteur participant à l'ouverture de la barrière hémato-encéphalique. En bloquant l'interaction d'une protéine nommée tPA avec ce récepteur, ils ont observé des effets bénéfiques sur l'intégrité de la barrière.
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont développé un anticorps monoclonal, afin de tester l'effet du blocage de l'ouverture des barrières hémato-encéphalique et hémato-médullaire, dans le cas de la sclérose en plaques.
Un blocage des symptômes moteurs. Les chercheurs ont constaté que l'utilisation de l'anticorps sur des culture cellulaires humaines empêche l'ouverture des barrières en conditions inflammatoires, et limite ainsi le passage des cellules immunitaires. Fort de ces résultats, l'équipe a testé l'anticorps sur un modèle de sclérose en plaques chez la souris. Résultat, l'injection de l'anticorps a conduit à un blocage de la progression des troubles moteurs liés à la sclérose en plaques. Et selon les scientifiques, l'effet observé serait bien lié à une diminution de l'infiltration des lymphocytes dans le système nerveux central.
Pour les chercheurs, empêcher la destruction de la myéline par les cellule immunitaire en diminuant leur infiltration, constituerait une nouvelle stratégie thérapeutique prometteuse.