Le nombre d'infections chez l'adulte stagne
Alors que l'ONUSIDA constate une importante diminution du nombre de nouveaux cas de sida chez les enfants, on est loin d'observer cette même tendance chez les adultes.
Dans un communiqué de presse diffusé le 12 juillet dernier, ONUSIDA, le programme commun des Nations Unies sur le VIH, revient sur leur dernier rapport sur la progression du sida, et l'accès à la prévention pour tous.
Le sida ne diminue pas chez l'adulte. Selon l'ONUSIDA, près de de 1,9 millions d'adultes ont été infectés par an par le virus du sida, durant au moins les 5 dernières années. Entre 2010 et 2015, le nombre de nouvelles infections au VIH a connu une augmentation de 57 % en Europe de l'Est et en Asie centrale, dans les Caraïbes elle a augmenté de 9 % tous les ans pendant la même période, et de 2 % tous les ans au Moyen-Orient et au Nord de l'Afrique. Enfin, depuis 2016, l'Amérique Latine a connu une augmentation de 2 %. De très légères diminutions ont tout de même été constatées dans certaines régions, telles que l'Europe de l'Ouest et Centrale, l'Afrique orientale et australe (4 %), ou encore l'Asie (3 %), mais "aucune région du monde n'a connu de baisse importante", mentionne le rapport. Cette tendance est décrite comme "inquiétante" par l'organisation, surtout que chez l'enfant, l'infection a connu une baisse de 70 % depuis 2011.
Pour l'organisation, la prévention est un moyen fort pour contribuer à la diminution du nombre de nouveaux cas chez l'adulte, "des efforts en matière de prévention du VIH sont indispensables pour maintenir le processus d'accélération de la riposte visant à mettre fin au sida d'ici 2030", mentionne le rapport de l'ONUSIDA, pour qui il existe un net retard en matière de prévention.
Une diminution des fonds. D'après le rapport de l'ONUSIDA, les financements internationaux sont au plus bas depuis 2010, en passant de 9,7 milliards de dollars à 7,5 milliards en 2015, "Le déclin des financements internationaux dans la lutte contre le VIH est inquiétant" selon Luiz Loures, le directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA. Pour l'association françaises AIDES, le constat est le même. "Sans ces fonds supplémentaires, les contaminations repartiront à la hausse et les progrès réalisés ces 15 dernières années seront réduits à néant ", déclare Aurélien Beaucamp, président de AIDES, dans un communiqué de presse publié lundi 18 juillet. Une augmentation des fonds destinés à la recherche sur le sida est nécessaire pour inverser la tendance de l'épidémie. ONUSIDA indique cependant que les États-Unis ont annoncé en juin 2016, le lancement d'un nouveau fond d'investissement de 100 millions de dollars, dont le but est d'accroître l'accès aux traitements des populations clés.
Un accès inégal aux moyens de protection. L'ONUSIDA et l'association AIDES déplorent tous deux les difficultés d'accès aux moyens de préventions de certaines populations, telles que les femmes, les homosexuels, les personnes transgenre, les professionnels du sexe et le consommateurs de drogues. "Le problème, c'est l'accès, si les personnes ne se sentent pas en confiance ou n'ont pas les moyens d'obtenir des services de prévention combinés du VIH, nous ne mettrons pas fin à cette épidémie", déclare Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA. Il serait également primordial que les population les plus à risque puisse avoir un accès à la PrEP, le traitement préventif.
Malgré des progrès, la lutte contre le sida est donc loin d'être gagnée, et nécessite de poursuivre les efforts déjà investis.