Nanoparticules : absentes des étiquettes, mais présentes dans nos aliments
Alors que la loi oblige les industriels à mentionner la présence de nanoparticules dans les ingrédients, l'indication reste absente de la plupart de nos aliments.
Une analyse demandée par l'association Agir pour l'Environnement a révélé la présence de nanomatériaux dans 4 aliments de la vie courante. Une constatation plutôt surprenante, lorsque l'on sait que leur présence à l'obligation d'être mentionnée sur les étiquettes.
Des nanomatériaux absents des étiquettes. L'association Agir pour l'Environnement confié à un laboratoire reconnu la recherche de nanoparticules dans un paquet de chewing-gums Malabar, un mélange d'épice pour guacamole de chez Carrefour, une blanquette de veau William Saurin, et une boîte de biscuits Napolitain de la marque Lu. Après analyse le verdict tombe : les quatre aliments contiennent des nanoparticules. Plus exactement, des nanoparticules de dioxyde de titane ont été décelées dans la blanquette de veau, les chewing-gums et les gâteaux. Le constat est encore plus frappant pour le mélange d'épices, les analyses ayant en effet révélé qu'il est constitué à 100% de nanomatériaux. Sauf que la mention [nano] n'apparaît sur aucun des emballages. Or, une loi européenne oblige les industriels à mentionner [nano] à côté de tous les ingrédients présent sous forme de nanomatériaux manufacturés. Par ailleurs, l'association précise dans un communiqué de presse que leur enquête dans les rayons des magasins n'ont "pas permis d'identifier un seul produit étiqueté [nano]" et qu'il est "à craindre que d'autres produits alimentaires contiennent des nanoparticules".
Un défaut dans les contrôles. "Cette enquête apporte la preuve qu'il y a défaillance dans l'information et la protection du consommateur. La réglementation, pour laxiste qu'elle soit, n'est même pas appliquée !" s'indigne Magali, Ringoot, coordinatrice des campagnes d'Agir pour l'Environnement. L'association souhaite que la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) rappelle les produits concernés et que des contrôles soient effectués afin que la loi soit respectée. Selon elle, il est urgent que le gouvernement prenne des mesures, notamment avec la mise en place d'un moratoire sur les nanoparticules et les biens de consommation.
Le terme de nanoparticules désigne toute molécule dont au moins l'une des dimension est inférieure à 100 nanomètres. Certaines sont d'ailleurs si petites qu'elles peuvent s'infiltrer dans notre peau et passer dans notre circulation sanguine, ce qui est dangereux en cas de toxicité. Aujourd'hui, les risques associés aux nanoparticules sont encore flous, car leur toxicité potentielle varie en fonction de leur taille, mais aussi de leurs propriétés.