Une campagne pour sensibiliser les femmes enceintes sur les perturbateurs endocriniens
Une association de médecins lance une campagne de prévention contre les perturbateurs endocriniens. Son but est de sensibiliser aux risques encourus par les femmes enceintes et leurs enfants.
Avec sa nouvelle campagne lancée aujourd'hui à Paris et le 13 mai à Limoge, l'Alerte des Médecins sur les Pesticides (AMLP) souhaite sensibiliser les parents et futurs parents aux dangers associés aux perturbateurs endocriniens (PE). Boîtes en plastiques, canettes, meubles en agglomérés, produits d'entretien, jouets en plastiques, produits cosmétiques... Il ne s'agit pas d'une liste de course mais bien de produits contenant des perturbateurs endocriniens.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit un perturbateur endocrinien comme étant "une substance ou un mélange de substances qui altère les fonctions du système endocrinien (le système qui sécrètent nos hormones) et a des effets nocifs sur la santé de l'individu touché ou sur sa descendance". Parmi ces substances ont trouve les pesticides, les constituants des plastiques (phtalates, bisphénols...), les conservateurs cosmétiques (paraben), les produits de combustion ou encore les produits chimiques. C'est simple, ils sont un peu partout.
La grossesse est une période clef. "Les preuves des dégâts sanitaires des perturbateurs endocriniens sont plus définitives que jamais", estime Andrea Gore, professeur de pharmacologie à l'Université du Texas, qui a notamment participé à la rédaction de la déclaration de l'Endocrine Society. Ainsi, selon une étude de l'ANSES, la quasi totalité des urines des femmes contiennent des phtalates. Plusieurs études ont par ailleurs montré un impact des perturbateurs endocriniens sur la grossesse tel qu'un retard de la croissance intra-utérine, des malformations génitales ou encore une altération du poids de l'enfant. Mais surtout, ce qu'ont appris les différentes études sur les effets des perturbateurs endocriniens, c'est que bien plus que la dose, c'est surtout la période et la durée d'exposition qui comptent. Or, la grossesse est une période de vulnérabilité extrême que ce soit pour la femme ou pour son enfant, et c'est pour cela qu'elle est privilégiée dans cette campagne. Selon l'AMLP, il est primordial de prendre de bonne habitudes tôt et de limiter le plus possible l'exposition aux perturbateurs endocriniens chez la femme enceinte, comme chez l'enfant.
Les médecins ont aussi leur rôle à jouer. Selon l'AMPL, il est indispensable que les médecins soient formés. "Des actions doivent être engagées et soutenues pour leur permettre de mieux connaître ce sujet et de s'approprier les outils d'information". En 2014, 1600 médecins avait déjà répondu à un appel de l'AMLP concernant les pesticides et l'association espère qu'ils répondront à nouveau présents.
Les affiches de la campagne de prévention seront affichées dans les salles d'attentes, et des brochures d'information seront remises aux couples qui souhaitent avoir plus d'informations. Voici quelques-unes des recommandations de l'Alerte des Médecin sur les Pesticides destinés aux parents :
- éviter le contact des aliments avec toutes les sortes de plastique
- manger des aliments frais, bio et préparés maison (les petits pots pour bébé sont sans danger)
- ne consommer du poisson que 2 fois par semaine, et de préférence un poisson végétarien
- préférer l'eau minérale à l'eau du robinet
- les femmes enceintes doivent limiter leur consommation de cosmétiques
- ne pas utiliser de lingettes bébé, ni de produits avec des parfums
- utiliser le moins de produits ménagers possible
- privilégier les jouets en bois brut
- laver les vêtements neufs