Perturbateurs endocriniens et diabète de type 2 : le lien se confirme

Si l’on sait depuis quelques années que les perturbateurs endocriniens ont un impact sur la reproduction, il semblerait qu’ils aient aussi d’autres effets nocifs. Précisions.

Perturbateurs endocriniens et diabète de type 2 : le lien se confirme
© Subbotina Anna

Les perturbateurs endocriniens (phtalates, pesticides, bisphénol A…) sont depuis longtemps accusés de diminuer la fertilité humaine. Il semblerait qu'ils aient d'autres effets nocifs, notamment sur le système immunitaire et la fonction respiratoire. Ils pourraient même favoriser le diabète.

Une hausse spectaculaire du nombre de diabétiques. Gérard Lasfargues, directeur général adjoint de l'Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire (Anses), a d'ailleurs assuré lors d'un colloque à Paris sur les perturbateurs endocriniens, qu'"aujourd'hui, nous commençons à avoir des confirmations chez l'homme d'un certain nombre d'effets qui étaient prouvés expérimentalement chez l'animal", selon l'AFP. Ainsi, "l'augmentation de la prévalence du diabète suit dans les dernières décennies exactement l'évolution de la production industrielle mondiale de produits chimiques", affirme Patrick Fenichel, chercheur au CHU de Nice. Si l'on sait que le risque de diabète de type 2 augmente avec l'âge et avec l'obésité, il n'est pas pour autant possible "avec ces facteurs classiques d'expliquer l'évolution impressionnante de la maladie". En 2000, l'OMS prévoyait 330 millions de diabétiques dans le monde d'ici à 2030 mais "en 2013, la fédération internationale de diabète avait déjà recensé un chiffre largement supérieur : 380 millions".

Des effets cocktails ? Les chercheurs veulent désormais déterminer avec certitude le rôle exact que jouent les perturbateurs endocriniens. Il pourrait en effet y avoir des "effets cocktails". Les mélanges auraient ainsi un effet plus important que celui des substances prises séparément. Gérard Lasfarges estime qu'en attendant d'avoir des résultats irréfutables à ce sujet, il pourrait y avoir "des recommandations pour limiter voire interdire, l'usage d'un certain nombre de substances à partir du moment où on a une suspicion". En France, il n'y a plus de bisphénol A dans les biberons en plastique depuis 2011 et dans toutes les boîtes et bouteilles à usage alimentaire depuis janvier 2015. L'hexagone est par ailleurs favorable à l'interdiction de produits courants tels que les isolants alimentaires, les composants de cosmétiques et les pesticides. Les Etats membres de l'UE doivent désormais trouver un accord quant à la définition du perturbateur endocrinien, qui devait être arrêtée en 2013 et qui a finalement été repoussée en 2017...