Pourquoi y a-t-il eu plus de décès en France en 2018 ?
Espérance de vie, solde naturel, nombre de décès... L'Insee a publié son bilan démographique pour l'année 2018. Décryptage.
Selon le bilan démographique 2018 de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publié le mardi 15 janvier 2019, le nombre de décès est de 614 000 en 2018 en France, soit 8 000 de plus qu'en 2017. Comment peut-on l'expliquer ? "L'avancée en âge des "baby boomers" des années d'après-guerre se traduit en effet par une hausse continue du nombre de décès depuis le début des années 2010", justifie l'Insee. De plus, l'épidémie de grippe, particulièrement virulente et exceptionnellement longue au début de l'année (à l'origine de 17 900 décès en 2018), ainsi que les épisodes caniculaires de l'été dernier ont également eu une incidence sur la mortalité des personnes âgées de 65 à 74 ans. Selon l'Insee, le solde naturel - correspondant aux naissance moins les décès - reste positif à 144 000, mais c'est le première fois qu'il est aussi bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En effet, les femmes françaises semblent faire moins d'enfant : en effet, l'indicateur de fécondité est passée de 1.96 enfants par femme en 2015 à 1.87 en 2018.
L'espérance de vie en légère hausse pour les hommes. En 2018, l'espérance de vie s'établit à 85.3 ans pour une femme et à 79.4 ans pour un homme. Rappelons qu'en 2015, l'espérance de vie à la naissance avait reculé pour les femmes comme pour les hommes. Depuis, elle est en légère hausse pour les hommes qui ont gagné 0.2 an depuis 2014. En revanche, les femmes n'ont pas retrouvé l'espérance de vie qu'elles avaient en 2014, soit 85,4 ans. Toutefois, "l'espérance de vie des femmes en France est l'une des plus élevées de l'Union européenne", rappelle l'Insee. En effet, seule l'Espagne a une espérance de vie des femmes supérieure à celle de la France.
Des raisons de s'inquiéter ? S'il y a bien eu une baisse de l'espérance de vie en 2015, il faut néanmoins relativiser. En effet, ces 20 dernières années, les hommes ont gagné 5 ans d'espérance de vie et les femmes 3 ans. "On ne peut donc pas dire que cette baisse marque un coup d'arrêt dans la tendance à la hausse de l'espérance de vie", précisait ainsi l'Insee dans son bilan démographique de 2015. D'autant plus que l'espérance de vie à la naissance se base uniquement sur un calcul purement théorique et est très dépendant d'une épidémie ou des aléas climatiques.