Un traitement préventif du VIH bientôt disponible
Marisol Touraine est favorable à une mise sur le marché de l’antirétroviral Truvada. Ce traitement, qui peut être utilisé en prévention sur des personnes séronégatives, ne vise pas à remplacer le préservatif. Explications.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé lundi à l'Assemblée nationale, lors de la discussion sur le budget de la Sécurité sociale être "favorable à la publication d'une recommandation temporaire d'utilisation dans le courant de la première quinzaine de décembre" pour une nouvelle indication du Truvada du laboratoire Gilead. Le médicament est actuellement disponible pour les personnes séropositives.
Comment ? Pour qui ? Grâce à ce traitement antirétroviral, à prendre avant un rapport sexuel à risque, le risque d'être contaminé par le VIH devient très faible, comme l'a confirmé un essai clinique mené cette année par l'Agence française nationale de recherche contre le Sida (ANRS) sur la communauté homosexuelle. Il pourrait donc bientôt être dispensé aux personnes séronégatives, à titre préventif. Dans un premier temps, le traitement sera prescrit uniquement dans les hôpitaux et les centres de dépistage.
Pas question de remplacer le préservatif. Le traitement n'est pas destiné à remplacer le préservatif, mais à apporter une autre stratégie préventive, dans un contexte de relâchement des pratiques. Ce traitement devrait principalement cibler les hommes homosexuels. "C'est un enjeu de santé publique majeur car c'est le seul groupe où le nombre de nouvelles contaminations par le virus du sida ne baisse pas", a déclaré Marisol Touraine.
Depuis plusieurs années, les associations militent pour le développement de nouveaux moyens de prévention, en particulier pour les groupes les plus exposés au risque d'infection par le VIH, c'est le cas des hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes qui représentent 42 % des nouveaux cas.
"C'est une immense satisfaction pour nous de voir ce dossier aboutir. Cela signifie que très bientôt, nous allons pouvoir accompagner partout en France les personnes qui ont besoin d'un nouvel outil de prévention adapté à leur situation de vie. Nous remercions la ministre de la Santé d'avoir su prendre la bonne décision et décider d'une prise en charge à 100% de la PrEP", déclare Aurélien Beaucamp, Président de AIDES.
Vers un remboursement ? L'Assurance maladie devrait rembourser ce médicament. Marisol Touraine a en effet annoncé son remboursement à 100%, dès le début de l'année prochaine. Une annonce somme toute étonnante alors que ce médicament est coûteux (près de 500 euros la boîte de 30 comprimés) mais surtout qu'il s'agit d'un traitement utilisé à des fins préventives (donc habituellement exclu d'une telle prise en charge), au même titre que le préservatif (qui lui, n'est pas remboursé).