Une protéine constitue un nouvel espoir dans la lutte contre Ebola
Des chercheurs ont identifié une protéine indispensable à la contamination par le virus. Un point faible à exploiter pour développer de nouveaux traitements.
Une protéine pour contrer le virus Ebola ? C’est la découverte de plusieurs chercheurs en virologie de l’Institut des maladies infectieuses du Maryland et des Universités de Médecine de New York et de Harvard. La protéine en question s’appelle Niemann-Pick C1 (NPC1) et semble agir comme un "verrou moléculaire" qui empêche le virus de pénétrer dans les cellules pour s'y multiplier. En effet, l’étude menée par ces scientifiques, et publiée ce mardi 26 mai 2015 dans la revue scientifique mBio, montre que pour infecter l’organisme, le virus doit s’attacher à la NPC1 localisée dans les cellules du système immunitaire.
Une piste d’étude pour un nouveau traitement. Pour réaliser leur recherche, les scientifiques ont modifié les gènes d’un groupe de souris de manière à ce que la production de la protéine NPC1 soit ralentie. Ces souris sont alors devenues insensibles au virus Ebola alors que d’autres souris non modifiées ont été infectées. "Nos résultats montrent que NPC1 est essentille à la réplication et au caractère pathogène du virus chez les animaux et constitue donc une cible pour le développement de thérapies antivirales" ont ainsi déclaré les auteurs dans le résumé de leur étude. Chez les humains, pas question de toucher aux gènes pour contrer Ebola, mais l'espoir réside dans le développement d'un médicament qui inhiberait la production de NPC1 par l’organisme.
Mais un affinement des recherches demeure nécessaire. Pour le moment, des mises au point s'avèrent indispensables pour élaborer un tel traitement . "Le succès limité des inhibiteurs de NPC1 pour protéger les souris contre Ebola souligne le besoin de nouvelles molécules ou de nouvelles approches pour cibler NPC1 in vivo" expliquent ces chercheurs. Autre obstacle : la protéine NPC1 joue un rôle important dans le transport du cholestérol et sans elle, des accumulations de cholestérol peuvent causer des troubles neurodégénératifs. Mais un traitement adapté contre Ebola serait de courte durée, et donc a priori sans risque pour les patients.
L'épidémie continue de frapper. Quoi qu’il en soit, ce nouveau résultat constitue un véritable espoir dans la recherche sur le virus Ebola, qui a infecté plus de 27 000 personnes dans 22 pays et qui a causé plus de 11 000 décès, notamment en Afrique de l’Ouest. À l’heure actuelle, même si l’épidémie semble se calmer, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) continue de recenser des nouveaux cas, principalement au Sierra Leone et en Guinée.
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