Pourquoi L’Oréal veut imprimer de la peau en 3D ?
La filiale américaine de cosmétique L’Oréal engage un partenariat avec Organovo pour l’impression 3D de peau humaine destinée à tester leurs produits.
Des tissus de peau humains fabriqués par une imprimante 3D : il ne s’agit pas d’un scénario de film futuriste, mais bien de l’objet d’un partenariat passé le 5 mai 2015 entre la filiale américaine des cosmétiques L’Oréal et la start-up Organovo spécialisée dans les technologies de bio-impression. Le but : disposer d'une quantité importante de tissus humains pour tester de manière fiable les nouveaux soins cosmétiques en laboratoire. "La bio-impression en 3D d’Organovo permet la création reproductible et automatisée de tissus humains vivant qui miment la forme et la fonction des tissus natifs du corps humains" détaillent les deux entreprises dans un communiqué commun. Ainsi, la filiale américaine du géant français de cosmétique a prévu de financer un centre de recherche au sein des laboratoires d’Organovo situé en Californie.
Vers des tests plus fiables et plus nombreux. Actuellement, les tests cosmétiques peuvent être effectués de trois façons. La première est celle des tests sur animaux de laboratoire. Outres les questions d’éthique qu’elle pose, les résultats ne sont pas forcément transposables à l’humain. La deuxième concerne les personnes volontaires et pose ici encore des questions d’éthique et des risques potentiels pour les individus testeurs. La troisième catégorie utilise des tissus humains issus de la mise en culture de cellules de peau récupérées suite à des opérations de chirurgie esthétique. Mais ces mises en culture sont longues et coûteuses, et ne suffisent visiblement pas en quantité pour tous les produits à tester. Ainsi, ce nouveau partenariat "apportera non seulement des méthodes in vitro de pointe pour évaluer la sécurité et la performance d’un produit, mais aussi le potentiel nécessaire dans un domaine de technologie et de recherche sans limites" s’est félicité dans le communiqué du 5 mai Guive Balooch, vice-président de l’Incubateur technologique de L’Oréal. Produire des tissus humains permettra de soulever ces questions d’éthiques, de diminuer les risques existant aujourd’hui et d’augmenter le nombre et la qualité des tests.
L’impression 3D : la recherche du futur ? Organovo, comme d’autres entreprises spécialisées dans la bio-impression en 3D, participent également à des programmes de recherche médicale en fabricant des organes qui pourraient bientôt pallier la pénurie d’organes pour les patients nécessitant des greffes. Affaire à suivre !
En video : comment les scientifiques fabriquent-ils des organes en 3D ?
Lire aussi