Les étudiants bientôt pris en charge par l'Assurance Maladie ?
La gestion de la sécurité sociale des étudiants affiliés à la LMDE devrait être prochainement confiée à l’Assurance maladie. Peut-être la fin d’un calvaire pour les étudiants, très critiques vis-à-vis de leur mutuelle.
La première mutuelle étudiante de France, la LMDE, créée en 2000 après le scandale de la Mnef, avait été mise sous tutelle en février dernier pour cause de déficit. Afin d’éviter la faillite, la LMDE a adopté, lors d’une Assemblée générale mardi dernier, un plan de reprise. Il prévoit de transférer la gestion de la sécurité sociale étudiante à l’Assurance maladie. Ainsi, celle-ci deviendrait l’interlocuteur des étudiants depuis leur inscription à la gestion des remboursements. Le plan qui devra être validé par le tribunal de commerce, prévoit néanmoins que la LMDE conserve son activité de complémentaire santé, grâce au soutien financier de la mutuelle Intériale.
Un rapport accable (encore) la LMDE. Une nouvelle organisation, qui pourrait faciliter la vie des étudiants. Et pour cause : un rapport du Défenseur des droits, dévoilé en début de semaine par le Parisien, pointait justement les graves défaillances et dysfonctionnements de la LMDE. Basé sur un sondage réalisé entre fin 2014 et février 2015, et auquel ont répondu 1500 étudiants, sa conclusion est on ne peut plus claire : l’accès aux soins de dizaines de milliers de jeunes est menacé par la mauvaise gestion de la LMDE. Dans le détail, les étudiants, pour qui la LMDE fait à la fois office de mutuelle et de régime de santé de base, dénoncent un système administratif particulièrement inefficace. Ainsi, 26 % auraient été privé de prise en charge effective pendant plusieurs mois avant que leur inscription soit effective. Une fois affiliés, 57 % des étudiants auraient attendu six mois à un an avant d'être remboursés. Des bugs de cartes vitales sont aussi signalés par 36 % des étudiants (non fonctionnelles, perdues… donc inutilisables). Au final donc, nombre d'entre eux se voient contraints d'avancer les frais pendant certaines périodes, ou pire de renoncer à leurs soins. Mais le plus préoccupant, c'est que certains jeunes en théorie pris en charge à 100%, en raison d'une affection de longue durée (ALD), comme le diabète ou le cancer, et qui doivent donc supporter des traitements coûteux, connaissent eux aussi des difficultés de prise en charge. Parfois, ils bénéficieraient d'une affiliation classique, au lieu du 100 %…
La fin du régime de sécurité sociale étudiante ? Au-delà du cas de la LMDE, c’est tout le système de prise en charge des étudiants, unique en Europe, qui est remis en cause. Alors que les étudiants bénéficient d’un régime propre, une proposition de loi, visant à affilier les étudiants au régime général, avait été adoptée par le Sénat en novembre dernier. Selon un rapport de la Cour des comptes de décembre 2013, une telle réforme pourrait dégager 69 millions d’euros.