Le tiers payant généralisé adopté par les députés
L'Assemblée nationale a voté jeudi la généralisation progressive du tiers payant, l'une des mesures phares du projet de loi de santé. Mais aussi l'une des plus combattues par les médecins.
Par 23 voix contre 12, l’Assemblée nationale a adopté jeudi la généralisation progressive du tiers payant, qui permet au patient de ne plus avancer les frais d’une consultation en médecine de ville. Pour le médecin, cela signifie qu'il est directement rémunéré par l'Assurance maladie et les assurances complémentaires. "Je suis certaine que, dans dix ans, on ne parlera plus du tiers payant parce qu’il sera devenu une banalité, une norme, une simplicité", a commenté la ministre de la Santé, Marisol Touraine. "Beaucoup des réticences (des médecins libéraux) viennent de leur inquiétude quant à la mise en oeuvre technique et concrète du système", qui va être réglée, selon elle.
Le Tiers Payant pour tous les Français adopté par l'Assemblée nationale. Fière d'avoir porté cette grande mesure de progrès ! #LoiSanté
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 9 Avril 2015
Critiques de la droite et des médecins. Mais ces arguments n'ont pas convaincu la droite, surtout l'UMP et l'extrême droite, qui ont critiqué une "déresponsabilisation des patients" et "une bureaucratisation des médecins", qui seront confrontés selon eux à "un décuplement de la paperasserie au détriment du temps consacré aux soins".
Le tiers payant sera mis en place en 3 étapes. Quasi généralisée à l'hôpital, la dispense d'avance de frais ne concerne aujourd'hui que 30% des consultations dans les cabinets médicaux de ville, essentiellement pour les patients bénéficiaires de la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) et de l'aide médicale d'État. Le 1er juillet prochain, l’ensemble des bénéficiaires de l’Aide à la Complémentaire Santé (ACS) bénéficieront du tiers payant. Puis, le 1er juillet 2016, le dispositif sera élargi aux patients couverts à 100% par l’assurance maladie obligatoire. Il s'agit des patients souffrant d’une affection de longue durée (ALD) et des femmes enceintes notamment. Au terme de cette période, à partir du 1er janvier 2017, les médecins pourront proposer à tous leurs patients le tiers payant.