Daphné Bürki : "Nous devons lever le tabou, dire que le cancer peut se guérir"
Du 17 au 22 mars, l'Institut Curie organise des manifestations partout en France pour inciter à soutenir la recherche contre le cancer. Le Journal des Femmes a rencontré Daphné Bürki, marraine de l'opération.
A 35 ans, Daphné Bürki, fait partie des animatrices préférées des Français. Sa spontanéité, sa franchise, sa gentillesse et sa bonne humeur font d'elle une personnalité incontournable du paysage audiovisuel français. Nous l'avons rencontrée à l'occasion de l'opération "Une jonquille pour Curie" qui invite le public à se mobiliser contre le cancer autour du symbole de la jonquille, l'une des premières à fleurir après l'hiver. Une entrevue stimulante et sincère.
Le Journal des Femmes : Depuis quand êtes-vous engagée auprès de l'Institut Curie ?
Daphné Bürki : Je suis engagée auprès de l'Institut Curie depuis environ un an et demi. Une amie (Hélène Bongrain, ndlr.) m'a appelée pour me demander si je souhaitais être marraine. Pour moi, c'était une évidence. Le but était avant tout de mettre un sourire sur cette campagne. Car ce n'est pas évident de sensibiliser les gens…
Quel est votre rôle ?
Dès que l'Institut Curie a besoin de mon aide, je participe à des événements. Récemment, nous avons tourné un spot dans les locaux de l'Institut Curie. Nous souhaitions un film lumineux, pour prouver que l'on peut parler de la maladie tout en gardant le sourire.
La lutte contre le cancer, une cause qui vous tient particulièrement à cœur ?
Nous avons tous autour de nous quelqu'un qui a été ou qui sera atteint d'un cancer. Les progrès nous rappellent qu'aujourd'hui, nous avons beaucoup de chance de guérir. Toutefois, il s'agit toujours de la première cause de mortalité en France. C'est le mal de notre siècle, alors si on peut faire quelque chose, on le fait. J'ai autour de moi beaucoup trop de malades. Je ne le supporte plus.
Comment conjuguez-vous votre engagement avec votre métier d'animatrice et de chroniqueuse ?
J'ai immédiatement prévenu Canal + de mon engagement pour les avertir de mon absence si l'Institut Curie a besoin de mon aide. Cela fait partie de mon planning, je ne me pose même pas la question.
Pourquoi des jonquilles contre le cancer ?
Les jonquilles sont les premières fleurs qui poussent après l'hiver. Il y a un côté résurrection, le message est positif. Et puis, nous ne savons pas toujours de quelle manière faire un don. Acheter un bouquet de fleurs est un geste spontané, alors pourquoi ne pas le faire pour la lutte contre le cancer. C'est un geste simple, lumineux et surtout accessible à tous.
Quel message souhaitez-vous faire passer ?
Le cancer est une maladie qui plane partout autour de nous, qui peut toucher n'importe qui, à n'importe quel moment. Beaucoup souhaitent aider mais ne savent pas comment. Nous ne demandons pas un engagement à l'année, juste un petit geste à ceux qui ont été touchés par le message… ou par la maladie. Un bouquet de jonquilles, ça fait toujours plaisir ! On réalise que cela fait du bien de donner.
La jonquille est destinée à faire fleurir l'espoir contre le cancer. A titre personnel, qu'est-ce qui vous donne de l'espoir dans la vie quotidienne ?
Des gens comme les chercheurs de l'Institut Curie ! J'ai eu la chance de visiter les laboratoires, c'était incroyable de les voir à l'œuvre. Ils sont très jeunes, très motivés et passionnants. Ce genre de mobilisation me donne beaucoup d'espoir. C'est important de parler du cancer. Nous devons lever le tabou, dire que le cancer peut se guérir. Cependant, si la médecine fait des progrès, ce n'est pas un miracle mais grâce à tous ces chercheurs. Il faut donc leur donner un coup de pouce.
Quelle est votre fleur préférée ?
J'ai une fleur tatouée sur mon bras, je l'aime beaucoup, mais elle ne représente pas une fleur en particulier. Je tenais absolument à en avoir une sur mon corps. En ce moment, ma fleur préférée, c'est la jonquille. En plus, ma couleur préférée, c'est le jaune !
Les parrains et marraines de l'association devront pédaler mardi 17 mars pour collecter des dons au profit de l'Institut Curie. Le vélo, ça vous branche ?
Pédaler pour collecter, c'est une superbe initiative ! Tout le monde est motivé et c'est important de se rassembler. Je fais du vélo, alors je devrais arriver au bout en un seul morceau. En plus, le soleil revient sur le pays, c'est symbole d'espoir.
Vous avez deux enfants. Qu'est-ce que votre expérience de mère vous a enseigné ?
J'ai une petite fille de 7 ans et demi et une de 18 mois. Je parle beaucoup de l'Institut Curie à mon aînée et elle commence à comprendre qu'elle peut aider grâce à des gestes tout simples. C'est important pour moi de sensibiliser mes enfants le plus tôt possible à être là pour l'autre. Je lui raconte sans l'effrayer et ça l'intéresse. Mes enfants ont beaucoup de chance et je tiens à leur expliquer que d'autres n'en n'ont pas autant. Plus tôt on en parle, moins on a peur.
Pourquoi les gens ont-ils peur selon vous ?
Beaucoup s'imaginent que parler de la maladie nous porterera malheur. Au contraire, plus nous en parlons, plus nous luttons et plus nous parvenons à faire reculer le cancer. La parole se libère. Je crois en l'humain et je suis persuadée que nous y arriverons.
Y' a-t-il un sujet d'actualité qui vous tient à cœur et dont vous souhaitez nous parler ?
Depuis la marche républicaine de janvier dernier, j'ai le sentiment que les gens se regardent à nouveau. Certes, nous avons perdu un peu d'innocence, mais les liens se sont renforcés. Aujourd'hui, je suis très agréablement surprise par l'élan de mobilisation autour de cette campagne.
Un mot d'espoir pour la fin ?
Achetez une jonquille, faites fleurir l'espoir ! Ouvrez les yeux, cela peut faire peur au début mais ça fait tellement de bien d'être là pour l'autre.
Daphné Bürki sera présente lors du lancement de l’opération, mardi 17 mars, à 12h30, place du Panthéon à Paris. Venez la retrouver, ainsi que les nombreux parrains et marraines de l’édition 2015 de Une Jonquille pour Curie.
Pour faire un don : composer le 3220 et dire "CURIE" (appel gratuit depuis un poste fixe).
Une jonquille pour Curie : découvrez le message de Daphné Bürki :