Un vaccin contre le virus chikungunya ?
Un vaccin contre le chikungunya est en train d’être testé sur une quarantaine de personnes. Elles ont toutes produit des anticorps après la seconde injection. Reste maintenant à confirmer l’innocuité, la tolérance et la capacité du vaccin à protéger contre ce virus.
Maladie virale transmise par les moustiques, le chikungunya est responsable de maux de tête, de fièvres, de douleurs dentaires et musculaires ainsi que d’hémorragies. Les résultats d’une étude clinique de phase I d’un vaccin contre ce virus viennent d’être publiés dans la revue The Lancet Infectious Diseases. Ils sont plutôt encourageants. Ce sont l’Institut Pasteur et une société de biotechnologie, Themis Bioscience, qui ont mis au point ce vaccin basé sur le virus vaccinal de la rougeole recombinant. L’objectif de cette étude était de déterminer l’immunogénicité, l’innocuité et la tolérance de ce vaccin. Et ça semble bien parti.
Une réaction positive au vaccin. Cette étude a été réalisée sur plus de 40 hommes et femmes volontaires sains, âgés de 18 à 45 ans. Ils ont été répartis en quatre groupes. Chaque groupe a reçu une dose faible, moyenne ou forte. Le quatrième groupe a reçu quant à lui le Priorix (vaccin standard contre la rougeole). Les personnes ont ensuite eu un rappel, un ou trois mois après la première injection. Dès la première immunisation, tous les groupes de l’étude ont fabriqué des anticorps neutralisants contre le virus du chikungunya. Le nombre de personnes produisant ces anticorps est de 44% dans le groupe ayant reçu la dose faible, de 92% dans celui ayant eu la dose moyenne et de 90% dans celui ayant reçu la dose élevée. L’immunité préexistante contre la rougeole n’a pas affecté l’immunogénicité du vaccin expérimental. A la deuxième vaccination, ce sont alors 100% des individus de chaque groupe qui ont produit des anticorps. Un travail à plus grande échelle doit être réalisé pour confirmer la tolérance, l’innocuité et la capacité du vaccin à protéger contre le virus du chikungunya. Des études cliniques de phase II devraient être ainsi réalisées prochainement.