Le prix du Sovaldi (anti hépatite C) revu à la baisse
Le Sovaldi, ce médicament révolutionnaire contre l'hépatite C sera finalement vendu un peu plus de 13 000 euros la boîte. Cela reste très onéreux pour les patients, mais 30 % moins cher que le prix prévu initialement. Explications.
De nouveaux traitements contre l'hépatite C sont apparus sur le marché en début d'année. Une vraie révolution pour les patients. Et pour cause : ces traitements affichent une efficacité de 90 % et de moindres effets secondaires. Disponibles pour certains patients en bithérapie, donc sans interférons, ils sont ainsi mieux tolérés. Mais depuis plusieurs mois, le Sovaldi (sofosbuvir) commercialisé par le laboratoire pharmaceutique américain Gilead, n'en finit pas de faire polémique en raison de son tarif excessif. Le Sovaldi est en effet facturé un peu plus de 660 euros par comprimé (soit 19 000 euros la boîte), ce qui élève la facture totale à 56 000 euros pour un traitement complet. Trop cher pour les patients, mais aussi pour l'Assurance maladie. Fin septembre, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait multiplié les pressions sur le laboratoire pour obtenir une baisse des tarifs. Elle avait alors annoncé, dans le cadre du PLFSS, un projet de loi pour taxer les laboratoires au-delà d'un certain chiffre d'affaires réalisé.
Le tarif le moins élevé d'Europe. Après des semaines de discussions, le Comité économique des produits de santé a donc trouvé un accord avec le laboratoire Gilead. Le Sovaldi, sera vendu un peu plus de 13 000 euros la boîte de 28 comprimés, soit une baisse de 30 % par rapport au prix fixé initialement. Comme le traitement dure trois mois, les patients devront donc débourser 39 000 euros pour leur traitement, contre 57 000 euros jusqu'à présent. Un prix moindre donc mais quand même encore très élevé. "La fixation de ce prix met fin à la période d'autorisation temporaire d'utilisation (ATU), qui a permis un accès précoce des malades à ce médicament, peut-on lire dans le communiqué du ministère de la Santé. Le laboratoire devra rembourser à l'Assurance maladie la différence entre le prix pratiqué pendant cette période et le prix qui vient d'être fixé. Par ailleurs, le projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2015 instaure un mécanisme de régulation pour faire supporter au laboratoire le dépassement des dépenses consacrées aux traitements, dès lors que ceux-ci dépasseront un certain volume." Le ministère de la Santé précise par ailleurs qu'il s'agit du prix le plus bas d'Europe pour ce médicament innovant. De plus, compte tenu du caractère irremplaçable et particulièrement coûteux de ce traitement, Marisol Touraine a décidé de supprimer la participation financière de l'assuré pour ce médicament qui sera donc pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie.
En attendant la concurrence... Reste que le coût du médicament reste encore très élevé, tant pour les malades que pour la collectivité. Mais l'arrivée sans doute prochaine d'autres médicaments concurrents sur le marché, pourraient entraîner une baisse des prix. L'américain Abbvie qui commercialise l'association Viekiurax et Exviera a déposé une demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) en France ainsi qu'une demande d'autorisation temporaire d'utilisation (ATU). A suivre.