Les femmes en première ligne contre Ebola
La maladie qui sévit actuellement en Afrique de l'Ouest touche principalement les femmes. C'est le cas au Libéria, où, selon l'Unicef, 75% des victimes sont des femmes.
Le virus Ebola, qui a commencé à sévir début mars 2014, se propage par le contact avec le sang et les autres fluides corporels. Selon l'OMS, le cap des 4000 morts a été franchi. Au total, 8400 cas ont été enregistrés dans 7 pays. En 2007, l'Organisation Mondiale de la Santé indiquait dans un rapport : "Des différences d'exposition entre hommes et femmes se sont révélées d'importants facteurs de transmission de la fièvre hémorragique Ebola. Dès lors, à un niveau local, il est crucial de comprendre quels rôles sexuels et quelles responsabilités sexuellement assignées influent sur l'exposition au virus".
Si les femmes se retrouvent plus touchées par cette infection, c'est en grande partie par ce qu'elles s'occupent plus souvent des malades que les hommes. "Si un homme est malade, une femme va facilement pouvoir l'aider à faire sa toilette, pas un homme", explique Marpue Spear, directrice exécutive de Wongosol, un ensemble d'ONG œuvrant pour les Libériennes. De plus, le personnel soignant est majoritairement féminin. Confrontées à la la gestion des maladies infectieuses, il y a alors plus de risques qu'elles contractent la maladie.
Un autre problème refait surface : la place de la femme dans la société. Pendant que celles-ci restent auprès des malades, les hommes participent aux réunions d'information concernant les façons de se prémunir contre ce virus. A cela s'ajoute le fait que les femmes n'ont pas le même accès aux soins que les hommes. Selon Wafaa El-Sadr, professeur d'épidémiologie à l'université de Columbia, voir qui meurt en priorité lors d'une épidémie "vous montre qui a le pouvoir et qui n'en a pas. En un sens, c'est tendre un miroir à la société. (...) Peut-être qu'Ebola va mettre en évidence toutes les faiblesses du système de santé; peut-être que l'épidémie mettra en évidence ce qui se passe quand on prive des personnes de leurs droits".