Une volontaire française de MSF infectée par Ebola
Médecins Sans Frontières (MSF) a confirmé mercredi soir qu'une personne de son équipe avait été contaminée par le virus Ebola au Libéria.
[Mise à jour le 18 /09/2014 à 14 h 48] La volontaire française de MSF, qui fait partie de l'équipe déployée à Monrovia, a été placée en isolement mardi 16 septembre, dès l'apparition des premiers symptômes. Les tests de laboratoire effectués le même jour ont confirmé une infection au virus Ebola. Alors qu'un communiqué de presse du ministère de la Santé, avait annoncé hier soir que "la volontaire allait être rapatriée en France dans des conditions de sécurité maximale, dans un avion médicalisé dédié", MSF a expliqué lors d'une conférence de presse, ce matin, qu'un avion privé allait finalement décoller des Etats-Unis. "Ça fait déjà plus de 40 heures et c'est trop long", a déploré Bertrand Draguez, directeur médical de l'ONG.
Interrogé sur Europe 1 ce matin, Mégo Terzian, directeur des urgences MSF, a précisé que la situation de la soignante âgée de 51 ans, était actuellement "stable". "C'est un accident malheureux mais on n'a pas d'autre choix que de continuer et on doit rester optimiste", a-t-il ajouté, avant de rappeler que 10 % des personnes infectées par le virus Ebola sont des acteurs humanitaires.
En France, plusieurs hôpitaux sont préparés depuis plusieurs semaines et habilités pour prendre en charge d'éventuels malades. Contactés par l'AFP, ni le ministère des Affaires étrangères ni celui de la Santé n'ont souhaité confirmer jeudi la date et le lieu d'arrivée de la malade. Mais le service de santé des armées a précisé qu'elle serait soignée à l'hôpital militaire Bégin à Saint-Mandé, tout près de Paris, qui est équipé spécifiquement "de deux chambres à pression négative".
French doctors. Rappelons que la transmission du virus se fait par contact étroit avec une personne contaminée. Le virus se transmet via les muqueuses ou des lésions de la peau, à la suite de contacts directs avec du sang, des sécrétions, etc. Les garde-malades et les soignants qui touchent et lavent les malades sont donc particulièrement exposés. "Tous sont volontaires. Il y a bien sûr une préparation en amont de ces missions. On apprend d'abord à ne pas se précipiter. Et surtout à se protéger. Les équipes s'entraînent deux par deux à revêtir les combinaisons hermétiques. Blouse, gants, lunettes de protection... Tout le corps, de la tête aux pieds, doit être protégé afin de ne pas être en contact des fluides et sécrétions des malades", avait expliqué au Journal des Femmes Brigitte Vasset, la Directrice médicale adjointe de Médecins sans frontières.
Le gouvernement français a réaffirmé son engagement aux côtés de l'OMS et des Etats africains pour combattre l'épidémie d'Ebola, notamment en renforçant les moyens matériels et humains déjà mis à disposition ou en cours d'acheminement (personnels de santé, équipements, prise en charge de centres de traitement...). Les pays africains espèrent quant à eux un tournant grâce à l'aide médicale promise il y a quelques jours par les Etats-Unis. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit par ailleurs tenir aujourd'hui une réunion d'urgence sur l'épidémie qui ravage l'Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'apparition du virus en 1976. Elle a déjà fait près de 2500 victimes.