Ebola continue sa progression mortelle
L'Afrique de l'Ouest n'arrive pas à faire face à l'épidémie Ebola, en particulier au Libéria où le pire reste à venir.
Selon le dernier bilan de l'OMS du 6 septembre, l'épidémie Ebola, la plus grave depuis l'identification de la fièvre hémorragique en 1976, a déjà fait 2 296 morts, dont 1 224 au Libéria. L'OMS, qui avait averti lundi prévoir plusieurs milliers de nouveaux cas au Liberia d'ici la fin du mois, a reconnu qu'il serait irréaliste de vouloir arrêter la propagation du virus dans les zones où elle "augmente exponentiellement", comme dans la capitale libérienne Monrovia, se fixant pour objectif de la freiner. Le Dr Sylvie Briand, directrice de l'épidémiologie à l'OMS a expliqué la stratégie actuellement en place : "d'abord réduire la transmission autant que possible, puis, quand elle deviendra contrôlable, nous essaierons de l'arrêter complètement".
Manque de centre de soins et de soignants. La saturation des centres de traitement favorise la contagion, a souligné l'OMS. Les malades, obligés de rester dans leur quartier, "contaminent inévitablement" leur entourage. Une situation décrite par MSF la semaine dernière. Ainsi, à Monrovia, la capitale du Libéria, la file d'attente des patients continue d'augmenter devant le centre géré par MSF, qui estime que 800 lits supplémentaires seraient nécessaires. Actuellement, les équipes de l'ONG sont débordées et se voient dans l'obligation de refuser des malades. Afin de pallier cette pénurie, l'OMS recommande l'équipement et la formation des populations "pour prendre soin avec plus de sécurité des patients d'Ebola qui ne peuvent être hospitalisés", y compris par la distribution de matériel de protection aux familles."C'est une guerre contre le virus", a encore souligné l'OMS, précisant toujours espérer "pouvoir la gagner".
Une aide internationale plus que jamais indispensable. Pour l'heure, les ministères de la Santé africains et les ONG sont seuls face à une épidémie d'une ampleur sans précédent. Dans un discours prononcé devant les Etats membres de l'ONU, la présidente internationale de MSF, Dr Joanne Liu, a tiré la sonnette d'alarme, dénonçant fermement le manque de ressources internationales mises en place malgré les appels à l'aide récurrents de MSF. "L'horloge tourne et le virus Ebola est en train de gagner. Le temps des réunions et de la planification est fini. Il est maintenant temps d'agir. Chaque jour d'inaction entraîne plus de décès et le lent effondrement des pays touchés". Pour susciter des contributions de la part des gouvernements, des ONG et du secteur privé, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a prévu de convoquer une réunion internationale sur Ebola fin septembre à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient consacrer 10 millions de dollars supplémentaires à la lutte contre l'épidémie pour financer le déploiement d'une mission d'une centaine de personnels de l'UA, dont 25 médecins et 45 infirmiers.