Ebola confirmé en République démocratique du Congo : MSF envoie du renfort
Alors que le virus Ebola progresse, des cas ont été confirmés en République démocratique du Congo où il a déjà causé la mort de 13 personnes.
Après le Libéria, la Sierra Léone et la Guinée, la République Démocratique du Congo rejoint le rang des pays touchés par le virus Ebola. Dimanche, le ministre de la santé congolais confirmait en effet la présence du virus Ebola dans la province de l'Equateur. Depuis la découverte du virus Ebola en RDC en 1976, il s'agit de la 7e épidémie à laquelle le pays doit faire face. Dans un communiqué publié ce mardi, l'association humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) annonce l'envoi d'infirmiers, de logisticiens et de spécialistes en hygiène. "Nous intervenons rapidement pour tenter d'isoler les cas suspects et confirmés et retracer les contacts", explique Jeroen Beijnberger, Coordinateur médical de MSF en RDC. A Lokolia, la zone la plus touchée par l'épidémie, la priorité est donc d'éviter que la maladie ne se propage et que d'autres personnes ne soient contaminées. La protection des malades et du personnel soignant est ainsi primordiale.
Pas forcément de lien avec l'épidémie Ebola en Afrique de l'Ouest. "A ce stade, il ne s'agit que d'une simple coïncidence. Nous cherchons à confirmer l'origine de l'épidémie, mais pour l'instant, rien ne fait le lien directement avec l'épidémie qui sévit en Guinée, au Libéria et en Sierra Léone depuis plusieurs mois", précise Jeroen Beijnberger.
Appel à une mobilisation rapide. Alors que les centres médicaux du Liberia, de Sierra Leone et de Guinée sont désormais débordés, il devient plus compliqué de faire face au virus. "En temps normal, nous sommes en mesure de mobiliser des équipes spécialisées en fièvres hémorragiques, mais actuellement nous faisons face à une énorme épidémie en Afrique de l'Ouest, limitant notre capacité de réponse à l'épidémie en Province de l'Equateur. Nous avons besoin que d'autres acteurs se mobilisent rapidement à nos côtés pour appuyer le Ministère de la Santé : seuls, nous n'y parviendrons pas", conclut Jeroen Beijnberger. Hier déjà, la présidente internationale de MSF, le Dr Joanne Liu, s'inquiétait du manque de moyens logistiques et de personnels soignants pour endiguer l'épidémie Ebola, mais aussi pour faire face aux soins médicaux quotidiens. "Les gens meurent aussi de maladies faciles à prévenir et à soigner, comme le paludisme ou la diarrhée, parce que la peur de la contamination a conduit à la fermeture des structures médicales et à l'effondrement du système de santé. Lors de ma visite au Libéria la semaine dernière, six femmes enceintes ont perdu leurs nouveau-nés le même jour parce qu'il n'y avait aucun hôpital pour les accueillir et pour prendre en charge leurs complications post-natales. [...] Au moment où j'écris, il n'y a plus aucune possibilité de recevoir des soins chirurgicaux dans tout le pays. Les femmes enceintes n'ont, par exemple, pas accès aux césariennes. Les structures de santé doivent être rouvertes ou d'autres doivent être mises en place pour traiter les maladies courantes. Si ce n'est pas le cas, nous devrons faire face à une deuxième vague dans cette catastrophe sanitaire."
Samedi, l'ONU et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait pourtant qualifié l'épidémie en Afrique de l'ouest "d'exceptionnelle" et promis des moyens "sans précédent" pour y faire face. Le Libéria, la Sierra Leone, le Nigeria, la Guinée et maintenant la République démocratique du Congo ont maintenant besoin d'actions concrètes et immédiates. L'épidémie y a déjà fait au moins 1 427 morts sur un total de 2 615 cas, selon le dernier bilan de l'OMS (20 août).
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