Une neknomination, une condamnation ?
L'ANPAA, Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie veut faire cesser la diffusion des vidéos de neknominations sur internet. Elle porte plainte contre X.
On en parlait il y a quelques semaines. La neknomination (qui vient de l'argot anglais "neck your drink", autrement dire "bois ton verre cul sec"), est un jeu mettant en scène la consommation de boissons alcoolisées sur les réseaux sociaux. Comment ça marche ? Un participant se filme en train de boire, publie la vidéo sur internet et désigne alors trois autres personnes chargées de relever à leur tour le défi, sous 24h. Un jeu qui a très vite pris de l'ampleur grâce à la viralité des réseaux sociaux. Il aurait déjà fait cinq morts. C'est pourquoi ce phénomène a déjà suscité l'inquiétude du Ministère de l'Intérieur et celle d'associations de parents d'élève. Le député François Loncle a quant à lui saisi d'une question la ministre des Affaires sociales et de la Santé. La police nationale a par ailleurs posté une mise en garde sur cette pratique sur son site officiel.
Un "jeu" qui ne doit pas être pris à la légère. Pour l'association ANPAA, Internet pourrait favoriser l'addictologie. Elle cite dans sa plainte la provocation directe d'un mineur à la consommation habituelle et excessive de boissons alcooliques, infraction punie de deux ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende, ainsi que la mise en danger d'autrui. "Les réseaux sociaux constituent désormais pour les jeunes "une réalité sociétale incontournable, un outil de prosélytisme et de diffusion de pratiques dans le champ des conduites addictives. L'attractivité particulièrement marquée de ces réseaux sociaux pour les jeunes, les facteurs sociétaux et ceux propres à cet âge favorisant l'expérimentation des consommations et des pratiques à risque se conjuguent pour créer une situation particulièrement dangereuse qu'il est nécessaire de prévenir", précise l'association dans un communiqué. Son président, le docteur Alain Rigaud, ajoute : "À partir du moment où il est question d'alcool, il faut responsabiliser ceux qui en assurent la promotion".