Pesticides aux Antilles : des élus réclament des certitudes scientifiques
Après l'appel alarmant de Dominique Delpomme, plusieurs élus antillais réclament des certitudes scientifiques quant à la pollution aux pesticides qui sévit en Martinique et en Guadeloupe. Le célèbre cancérologue vient de rendre public un rapport annonçant un « désastre économique et sanitaire » lié selon lui à l'utilisation massive de pesticides. Le chlordécone, utilisé de 1981 à 1993 pour lutter contre les charançons du bananier, serait à l'origine de l'augmentation du nombre de cancers de la prostate et du sein, ainsi que de la baisse de fertilité et des malformations congénitales de certains nouveau-nés. Si ce pesticide n'est plus utilisé aujourd'hui, il reste toutefois actif pendant une centaine d'années dans les sols pollués. L'Institut national de veille sanitaire estime que l'on ne peut pas aujourd'hui parler de « catastrophe sanitaire » mais concède qu'il y a une exposition de la population dont les conséquences sont à suivre et à surveiller. Toutes les parties sont d'accord sur un point : les constatations du Dr Delpomme « ont besoin d'être confirmées par des études scientifiques de haute qualité », a estimé la ministre de la Santé Roselyne Bachelot. Le cancérologue a en effet passé une seule semaine aux Antilles pour recueillir des données à la demande d'une association locale. Une commission d'enquête parlementaire sur cette pollution pourrait être créée prochainement.