L'accès aux soins de santé difficile chez les personnes démunies
Tous les deux ans, l'Enquête Santé Protection sociale (ESPS), réalisée par l'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes) dresse un tableau de l'état de santé, des soins et de la protection sociale de la population de France selon ses caractéristiques sociales. Les premières exploitations de l'enquête 2006 montrent une nouvelle fois le fort gradient social des statistiques de santé : ce sont les ménages dont les revenus sont les plus faibles (chômeurs, ouvriers, employés du commerce...) qui déclarent à la fois un plus mauvais état de santé, les taux de couverture en complémentaire santé les plus bas et le plus de renoncements aux soins. A l'inverse, les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés, les cadres notamment, se déclarent en meilleure santé et bénéficient d'un accès plus facile et relativement moins cher à la complémentaire santé, notamment par l'intermédiaire de leur entreprise. Plus précisément, ce sont les soins dentaires qui pâtissent le plus de ces renoncements (63% des renoncements) aux soins, suivis par les lunettes (25%) et les consultations chez les médecins spécialistes. D'autre part, sur l'ensemble de la population, 7% des assurés déclarent ne pas avoir de complémentaire. Sans surprise, ce sont les cadres qui ont plus souvent accès aux couvertures santé. Dans les ménages gagnant moins de 840 euros par mois, 15% n'ont pas de mutuelle, contre 4% dans les ménages dont le revenu est supérieur à 4.600 euros par mois.
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Synthèse de l'étude