Un chirurgien oublie une pince de 15cm dans le ventre d'une patiente
Une jeune femme a découvert une pince de 15 cm dans son ventre, cinq mois après son opération. Une "erreur" médicale négligée par l'hôpital. Le point.
Tout commence en novembre 2012, lorsque Cécile se rend à l'hôpital Saint-Louis de Paris pour procéder à une chirurgie réparatrice du ventre. Mais immédiatement après sa sortie d'hôpital, la jeune femme âgée de 24 ans seulement, se plaint de vives douleurs abdominales.
"J'étais gonflée et j'avais un kyste juste au-dessus du pubis. Je suis retournée à l'hôpital, mais on m'a reçue en cinq minutes, sans me palper et on m'a répondu que tout ça était normal" se confie-t-elle au Parisien. Le corps médical ne prenant même pas la peine de l'ausculter, la jeune femme prend des analgésiques pour l'aider à supporter sa douleur pendant cinq mois. Cinq mois pendant lesquels elle se rend à l'hôpital Saint-Louis pour obtenir une réponse à ses douleurs, en vain.
Son médecin généraliste lui fait faire une échographie et décèle un corps étranger, sans plus de précisions. Retour à l'hôpital donc, où Cécile passe enfin un scanner. Le médecin en charge lui confirme la présence d'un "objet métallique" dans son abdomen et ce n'est qu'en rentrant chez elle que la jeune femme découvre dans la photo du scanner l'horreur absolue : une pince Kocher, pince chirurgicale de 15 cm, est logée dans son abdomen.
Après l'opération pratiquée pour retirer cet instrument, ce n'est ni excuses ni explications qui attendent Cécile. En rigolant, la chirurgienne se serait contentée d'un simple commentaire : "ça arrive". Cette réaction a exaspéré la jeune femme.
L'hôpital qui a enfin admis son erreur, lui propose donc un dédommagement de 5 400 euros, cinq mois après la découverte de l'instrument dans le ventre de la jeune femme. Une compensation "ridicule" selon Me Frédéric Pichon, l'avocat de Cécile, compte tenu de ce qu'elle a vécu et de son attente insoutenable. Mais l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) assure que son indemnisation correspond aux barèmes en vigueur et considère cette erreur médicale comme un simple oubli. Outré par une telle négligence de l'AP-HP et du corps médical, l'avocat de la victime a fait appel à un expert indépendant afin d'estimer le préjudice réel de Cécile. Celle-ci se remet très difficilement de cet incident qui a eu des répercussions sur sa santé mais aussi sa vie personnelle : Elle a en effet perdu son emploi en CDI à cause de ses arrêts maladie et a même dû repousser la date de son mariage.