Catastrophe AZF : 10 ans après, des troubles auditifs et psychologiques
Le 21 septembre 2001, un stock de nitrate d'ammonium explosait dans l'usine AZF de Toulouse, entraînant la mort de 30 personnes et faisant 2 500 blessés et de lourds dégâts matériels.
10 ans après l'accident, grâce à programmes de surveillance et une enquête menée auprès de 3 600 volontaires, la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) et l'Institut national de veille sanitaires (Invs) sont en mesure de fournir des premiers résultats sur les impacts sanitaires de l'explosion.
Il en ressort que les troubles auditifs et les troubles psychologiques prédominent dans les populations étudiées, enfants ou adultes, habitants ou travailleurs.
On observe notamment une proportion élevée de stress post-traumatiques associés à de l'anxiété, des cauchemars ou de l'irritabilité. Et qui perdurent plusieurs années : 3 ans après la catastrophe, 15 % des hommes et 22 % des femmes présentaient encore des symptômes de stress post traumatique et 5 ans après la catastrophe, ces proportions étaient de 13 % et 18 %.
Quant aux troubles dépressifs, ils concernaient pas moins de 34 % des hommes et 50 % des femmes en 2005 et étaient en progression en 2007, avec respectivement 42 % et 60 % de cas dépressifs. Selon l'Assurance maladie, 5 000 personnes ont débuté un traitement psychotrope dans les jours qui ont suivi l'explosion alors qu'elles n'en prenaient pas auparavant. A noter que plus les personnes étaient proches du lieu de l'explosion, plus elles étaient sujettes à des troubles dépressifs. Quatre ans plus tard, 14% des volontaires participants à l'enquête consommaient des anxiolytiques et 10% des médicaments antidépresseurs.
Acouphènes et hyperacousie plusieurs années après l'explosion
Même constat pour les troubles auditifs, qui persistent plusieurs années après le drame : au bout de 5 ans, 31 % des hommes et 24 % des femmes souffrent d'acouphènes et respectivement 26 % et 35 % d'hyperacousie.
Au total, l'Assurance maladie estime que les dépenses de santé (soins, arrêts de travail, pensions d'invalidité) représentent plus de 34,4 millions d'euros à fin janvier 2009.
L'Invs recommande d'ores et déjà de dépister systématiquement les troubles auditifs dans la zone proche de l'explosion et de renforcer la prise en charge psychologique des populations concernées par la catastrophe AZF.
Source : communiqué de presse Assurance maladie Haute Garonne / Invs - 19/09/2011