Grenelle des ondes : l'interdiction du portable à l'école primaire ?
A l'issue des débats autour de la table ronde "radiofréquences, santé et environnement", une série de 10 recommandations a été proposée, parmi lesquelles l'interdiction de l'usage du téléphone portable à l'école.
Ce lundi matin s'est achevé le tant attendu Grenelle des ondes. Au final, des recommandations et peu de mesures concrètes, surtout en ce qui concerne les antennes-relais, au grand dam des associations de consommateurs et de citoyens.
Représentants de l'Etat, d'institutions scientifiques, élus, opérateurs, associations et citoyens ont débattu pendant un mois (20 heures de travail au total) des principes d'action publique et des recommandations opérationnelles à mettre en place pour limiter les risques liés à l'exposition concomitante des ondes des téléphones mobiles et des antennes relais.
Une série de 10 recommandations a été proposée à l'issue de cette table ronde "radiofréquences, santé, environnement", par Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat en charge de l'Economie numérique, Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie et par le président de la table ronde, Jean-François Girard.
Parmi les recommandations émises figurent l'interdiction de publicités mettant en scène des enfants de moins de 12 ans au téléphone et l'interdiction de la commercialisation d'équipements destinés aux moins de 6 ans, voire 10 ans.
Ces deux mesures étant déjà inscrites dans le cadre du dernier Grenelle de l'environnement , ces recommandations ont pour vocation d'accélérer leur mise en place.
Autre recommandation : interdire l'usage du téléphone portable à l'école élémentaire. "Il n'est évidemment pas possible de légiférer sur la détention de ces appareils dans la mesure où de nombreux parents seraient contre. Et à raison puisque dans certains cas, le téléphone est un lien privilégié entre l'enfant et ses parents, notamment dans le cas de familles recomposées" précise Nathalie Kosciusko-Morizet.
Respectant toujours le principe de précaution, la mise à disposition par les opérateurs de téléphonie mobile d'un forfait exclusivement composé de sms et sans service voix a été retenue par la table ronde tout comme l'accélération du décret encadrant la mention du degré d'absorption spécifique sur les appareils de téléphone mobile.
Modélisations et expérimentations pour les antennes-relais
Mais concernant les antennes-relais, qui cristallisent les peurs de nombreuses associations et citoyens, peu ou prou de mesures... Au vu du peu d'études scientifiques probantes sur le sujet, le gouvernement précise qu'il n'est pas question d'abaisser les seuils d'exposition pour l'instant. Néanmoins, Chantal Jouanno a évoqué l'expérimentation d'une modification de ces seuils dans des villes volontaires (Courbevoie et Pau pour l'instant), après avoir procédé à une modélisation sur ordinateur, une simulation en quelque sorte.
Les résultats d'une expertise scientifique menée par l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement (Afsset) qui seront rendus publics courant septembre devraient permettre de statuer plus précisément sur la dangerosité des antennes-relais.
"Les résultats d'une expertise de l'Afsset sont attendus avec impatience"
Jeanine Le Calvez, présidente de l'association Pour une réglementation des antennes-relais de téléphonie mobile (Priartem), ironise sur la pertinence de cette table ronde "avec ces recommandations dont on ne sait même pas si elles seront appliquées. Comme tout est raboté au fur et à mesure, on est en droit de se demander si ces mesures seront appliquées au final et,si oui, quand ?!"
Les associations Agir pour l'environnement et Priartem ont ainsi indiqué qu'elles suspendaient leur participation au Comité de sivi qui devrait prendre le relais de la table ronde.
Roselyne Bachelot-Narquin précise bien que "cette table ronde n'est pas terminée, au contraire, ça n'est que le début. Elle ne représente pas un aboutissement mais un document de travail, des pistes à étudier et à suivre pour répondre aux attentes des uns et des autres, toujours dans une volonté de transparence et de mettre en œuvre le principe de précaution".
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