Un salaire minimum pour les médecins qui s'installent dans les déserts médicaux
La ministre de la Santé Marisol Touraine a indiqué dimanche soir dans l'émission "Zone interdite", vouloir garantir aux jeunes médecins généralistes qui iront s'installer dans les déserts médicaux un salaire minimum de 55 000 euros par an, soit environ 4 600 euros par mois.
Pour lutter contre les déserts médicaux, la ministre de la Santé veut garantir un salaire minimum aux jeunes médecins qui s'installeront sur ces territoires à la fin de leur internat. Des postes de praticiens territoriaux de médecine générale seront donc mis en place dès 2013. "Ce sont des médecins libéraux qui (...) après leur sortie de l'internat, iront s'installer dans un territoire sensible, isolé et seront accompagnés financièrement pendant deux ans, a expliqué la Ministre de la santé, Marisol Touraine, interrogée sur M6. Un jeune médecin doit gagner 55 000 euros dans l'année. S'il n'arrive pas à ce plafond-là, on lui paiera la différence entre ce qu'il a gagné et 55 000 euros, ce qui lui permet d'avoir une forme d'assurance." Le financement de ces médecins est prévu dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). "A nous de faire en sorte qu'ils aillent à des endroits où ils sont attendus par la population avec une particulière impatience", a-t-elle ajouté. La ministre doit détailler courant décembre son plan de lutte contre les déserts médicaux.
Le président du Syndicat national des jeunes médecins généralistes Alexandre Husson, que nous avions interrogé à l'occasion de la publication d'une enquête sur la pénurie de médecins, en janvier dernier, nous avait donné son sentiment sur les déserts médicaux. "Par rapport à d'autres pays, même développés, nous n'avons pas de zones réellement désertiques. Selon une étude récente de l'IRDES, 96% des Français habitent à moins de 30 minutes d'un médecin généraliste. Les généralistes font partie des professions les mieux réparties sur le territoire, comme les boulangers par exemple, mais le ressenti de la population est différent, remarquait-t-il. Ce ressenti vient sûrement des trop longs délais d'obtention d'un rendez-vous. Les médecins sont débordés, en raison d'autres tâches que celles de voir des patients et ils ne parviennent pas à dégager assez de temps médical."
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