"Autoriser les malades incurables à s'en aller"
Suite à l'affaire "Chantal Sébire", le débat sur l'euthanasie en France a été relancé. En grande majorité, vous vous êtes exprimés favorablement à ce sujet.
Faut-il ou non laisser la nature suivre son cours ou abréger la vie des malades condamnés ? La demande touchante de Chantal Sébire relance le débat de l'euthanasie en France.
Trois pays en Europe l'ont légalisé : les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. En France, la loi "Léonetti" du 22 avril 2005 instaure un droit de "laisser-mourir", sans que le médecin ait le droit de participer activement au décès du malade. Ce dernier ne prodigue alors plus de soins au patient, mais utilise les moyens dont il dispose pour soulager sa douleur : rien n'est entrepris pour hâter la mort. Cependant, la dépénalisation totale de l'euthanasie reste controversée. Nos lecteurs sont en très large majorité favorables à son application, et ce pour de multiples raisons : maintien de la dignité du malade, abrogation de souffrances inutiles et encadrement législatif d'une pratique pour l'instant encore assez floue.
Marjory : "Encore trop de personnes meurent dans la souffrance ou à l'inverse se cachent pour mourir dignement, par peur des représailles de la justice."
Céline : "Je pense que
Jeannine : "Je regrette avoir vu des proches partir en déchéance complète, et je ne voudrais pas cette fin si pénible. Pour celui qui part et ceux qui voient partir, sans apporter aucune aide."
Christelle : "Je pense qu'il y a des situations intolérables pour lesquelles les lois doivent pouvoir évoluer et oser décider d'arrêter le supplice et l'acharnement thérapeutique."
Certes, la majorité des personnes sont favorables à l'euthanasie, mais pas sous n'importe quelles conditions. Les pays ayant mis en place cette loi y ont mis des cadres très stricts. Les Pays-Bas, premiers au monde ayant voté pour la dépénalisation de l'euthanasie en 2002, y ont apposé les conditions suivantes. Les médecins doivent s'assurer que le malade est affligé de "souffrances insupportables", qu'il n'a aucun espoir de survie et qu'il veut effectivement bien mettre fin à sa vie (un accord écrit ou oral est nécessaire). L'avis parental est obligatoire pour les jeunes de moins de 16 ans. Ce sont des commissions régionales qui sont chargées de contrôler si toutes ces conditions sont remplies. Fort de cet exemple, les lecteurs ont manifesté cette nécessité de contrôle et d'encadrement spécifique du malade.
Lorette : "Je pense que seuls le malade, le médecin et la famille sont à même de décider de l'acte sans que la justice s'en mêle. Seul l'Ordre des médecins doit être informé et donner l'accord dans un très bref délai."
Xavier : "Outre l'avis réitéré du patient, il faudrait également l'avis de deux médecins (personnel et spécialiste), et que les conditions d'application soient consignées par écrit, signées par les intervenants."
Pierre : "Le malade doit être entouré d'une commission impartiale aux compétences hautement reconnues, capable d'examiner les possibilités de récupération et de soins, sans acharnement thérapeutique."
David : "Une aide psychologique au patient et aux différents représentants parait également "appropriée" si tenté qu'elle ne manipule pas dans un sens ou dans l'autre."
L'encadrement relatif à cette loi semble difficile à définir et nécessite encore de nombreuses réflexions. Dans tous les cas, l'état français a décidé de se pencher sur le sujet. Un texte de loi pour améliorer la prise en charge dans ce domaine devrait être proposé dans les mois à venir.