Les implants Essure retirés du marché pour trois mois
Les implants de stérilisation définitive Essure, fabriqués par les laboratoires Bayer, font l'objet d'une suspension pendant trois mois, le marquage CE n'ayant pas été renouvelé le 3 août dernier.
L'Organisme notifié National Standards Authority of Ireland (NSAI), situé en Irlande, n'a pas accordé le renouvellement du marquage CE des implants de stérilisation définitive Essure, qui avait expiré le 3 août 2017. Par conséquent, ce dispositif médical ne peut plus être commercialisé en France, ni en Europe, pendant une période de trois mois, soit jusqu'au 2 novembre 2017, a annoncé l'Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) dans un communiqué. En outre, la société Bayer Pharma AG, qui les commercialise, doit procéder au rappel des produits en stock auprès des établissements de santé. Par mesure de précaution, il est également recommandé de ne plus les implanter. "L'ANSM invite les femmes actuellement en attente d'une implantation par cette méthode de stérilisation définitive à se rapprocher de leur gynécologue pour envisager, en concertation, l'alternative la plus appropriée", précise l'agence.
Rappelons qu'en décembre dernier, deux femmes avaient déposé plainte contre le laboratoire Bayer suite à des effets secondaires après la pose de ce contraceptif définitif. Aux Etats-Unis, près de 5 000 effets indésirables avaient également été recensés en 2015 depuis la commercialisation. Les implants Essure sont pourtant recommandés en première intention lorsqu'une femme souhaite avoir recours à une stérilisation définitive. L'implant (un petit ressort en titane et en nickel) est inséré dans l'utérus par hystéroscopie, dans chacune des trompes de Fallope afin d'empêcher le sperme de passer. Ainsi, la pose de ce dispositif, non invasive, ne nécessite pas d'anesthésie ni d'incision, contrairement à une autre méthode de stérilisation, la ligature des trompes.
Que faire si l'on porte un implant Essure ? L'ANSM, qui avait nommé un comité d'experts indépendants (le CSST) chargé d'évaluer les risques liés à l'implant de stérilisation Essure, se veut rassurante. Réuni le 19 avril 2017, ce comité avait conclu que "les résultats de l'étude épidémiologique, portant sur plus de 100 000 femmes, ne remettaient pas en cause la balance bénéfice/risque de cet implant". Selon le comité, il n'est donc pas nécessaire de conseiller le retrait aux femmes porteuses de l'implant Essure, et qui ne présentent pas de symptômes (c'est à dire la majorité des femmes). L'intérêt d'un retrait de l'implant peut en revanche être envisagé avec le médecin pour celles qui présentent des effets secondaires suite à la pose de l'implant "pour ne pas méconnaître une pathologie sous-jacente", précise l'ANSM.