Le Brésil retire du marché l'implant de stérilisation Essure
L'Agence nationale sanitaire brésilienne estime que le dispositif de stérilisation Essure peut provoquer de graves effets secondaires.
Le Brésil suspend l'importation, la distribution, la commercialisation l'utilisation et la diffusion de l'implant Essure, a annoncé l'Agence nationale de vigilance sanitaire brésilienne (Anvisa) dans un communiqué publié le 20 février. Après évaluation, l'agence évoque un "risque maximal". En effet, l'implant contraceptif peut causer "des modifications des saignements mensuels, des grossesses non désirées, des douleurs chroniques, une perforation et une migration du dispositif, des allergies ou des réactions de type immunitaire", précise le communiqué de l'Anvisa.
Cette décision intervient alors que le dispositif fait l'objet de plaintes aux Etats-Unis. En France, deux femmes, victimes d'effets secondaires à la suite de la pose de ce contraceptif définitif, ont déposé plainte fin décembre 2016 contre le laboratoire Bayer. L'association Resist a appelé en janvier les femmes à ne pas y avoir recours au nom du principe de précaution, en attendant les résultats d'études sur ses effets indésirables. Du côté des autorités de santé françaises, on estime que la balance bénéfices-risques de la technique Essure reste à ce stade positive, même si elle fait l'objet d'une surveillance renforcée. Les signalements d'effets secondaires concernant Essure sont passés de 42 en 2012, à 242 en 2015, puis 162 entre janvier et octobre 2016, selon l'Agence française du médicament (ANSM). Mais selon des investigations de l'ANSM menées depuis 2015, "les complications signalées relevaient de la pratique de pose et non du dispositif Essure en lui-même". C'est d'ailleurs pour encadrer la pose des implants de stérilisation, que le ministère a publié en février 2016 un arrêté pour "accélérer la mise en œuvre des recommandations de bonne pratique" destinées à la formation des professionnels de santé.
Essure est une méthode contraceptive définitive, commercialisée en France depuis 2003. Ce petit ressort en titane et en nickel se pose dans les trompes de Fallope par hystéroscopie, sans anesthésie. Sa pose implique une procédure particulière à respecter : délai de réflexion de quatre mois, remise d'un livret d'information, signature à deux reprises d'une feuille de consentement. Tous les détails sont disponibles dans le livret "stérilisation à visée contraceptive" édité par le Ministère de la Santé.