L'endométriose accentue le risque de fausse couche

Une étude française, réalisée sur 750 patientes de l'hôpital Cochin, révèle qu'il existe un sur-risque de fausse couche de 10 % pour les femmes souffrant d'endométriose.

L'endométriose accentue le risque de fausse couche
© Dean Drobot - 123 RF

" Nous avons mis clairement en évidence l'existence d'un sur-risque de fausse couche précoce au premier trimestre de grossesse en cas d'endométriose ", annonce le Dr Pietro Santulli, chercheur à l'institut Cochin, dans un communiqué de presse de l'Inserm rendant compte des résultats d'une étude française réalisée sur 750 femmes.

Toutes ces femmes se rendaient au service gynécologique de l'hôpital Cochin pour une opération bénigne. A cette occasion, le Pr Chapron, directeur du service, a vérifié si elles étaient endométriosiques. Sur les 750 patientes, 284 se sont révélées être atteintes d'endométriose, contre 466 indemnes de la maladie. Afin d'analyser plus en détails les risques possibles liés à l'endométriose, l'équipe du Pr Chapron a analysé les questionnaires préopératoires de toutes les patientes où étaient notamment indiqué leurs éventuels antécédents de fausse couche, comment s'étaient passées leurs grossesses, si elles avaient souffert d'épisodes d'infertilité, eu recours à la fécondation in vitro…. Le verdict fut lourd : 29,1 % des grossesses du groupe de femmes atteintes d'endométriose avaient notifié une fausse couche, contre seulement 19,4 % chez les patientes non atteintes. Soit 10 % de sur-risque de fausse couche précoce.

Vers une meilleure compréhension de la maladie. "Cette étude est une première étape qui devrait susciter d'autres études [...]  sur l'impact de l'endométriose en cas de grossesse", déclare Pietro Santulli. L'objectif des chercheurs est de mieux comprendre cette maladie gynécologique qui demeure encore méconnue. Leur but premier est de déterminer les causes biologiques liant l'endométriose et les fausses couches. Par ailleurs, une étude venant de démarrer à l'hôpital Cochin se penche cette fois-ci sur les impacts mutuels entre les paramètres de la grossesse et la pathologie. En effet, la grossesse améliorerait les symptôme de l'endométriose. 

1 femme sur 10 souffre d'endométriose. L'endométriose est une maladie gynécologique caractérisée par la présence de tissus semblables à la muqueuse utérine en dehors de l'utérus. Elle peut provoquer de fortes douleurs au niveau pelvien, et une infertilité dans certains cas. 

L'endométriose se caractérise par des lésions généralement localisées en dehors de l'utérus
 © Inserm