Les greffes d’utérus désormais possibles au Royaume-Uni
Des chirurgiens britanniques viennent d’être autorisés à réaliser le premier essai clinique de transplantation d’utérus au Royaume-Uni. Ce serait le deuxième pays à y parvenir après la Suède.
Alors qu’il y a tout juste un an le premier bébé né grâce à une greffe d’utérus voyait le jour en Suède, des chirurgiens britanniques viennent d’annoncer avoir reçu l’autorisation de réaliser le premier essai clinique de transplantation d’utérus au Royaume-Uni. Mené par des chercheurs de l’organisation Womb Transplant UK, il devrait concerner dix femmes et débuter au printemps prochain. Selon l’AFP, le Dr Richard Smith, qui dirigera l’équipe, assure que la transplantation "est clairement une option viable pour ces femmes qui, autrement, n’ont aucune chance de porter leur propre bébé".
Des critères très précis à remplir. Les receveuses potentielles seront des femmes nées sans utérus, phénomène qui concerne une femme sur 4 500 en France et une sur 5 000 au Royaume-Uni, ou ayant subi une ablation de l’utérus. Elles devront par ailleurs avoir entre 25 et 38 ans, être en bonne santé, être engagée dans une relation de couple stable, et surtout posséder des ovaires fonctionnels capables de produire des ovules. Parmi les 300 candidates qui se sont déjà manifestées auprès de l’équipe médicale en charge de la transplantation, seule une centaine remplit ces critères, affirme la BBC. Les utérus qui seront transplantés proviendront de donneuses en état de mort cérébrale mais maintenues en vie. "La récupération des organes est une opération plus lourde que la transplantation […], nous ne voulons pas imposer cette opération à une donneuse vivante", explique le Dr Smith.
Récolter des fonds. Le premier bébé devrait voir le jour fin 2017 ou début 2018, mais cela à condition que les premiers résultats soient satisfaisants et que le financement soit suffisant. En effet, la Womb Transplant UK doit encore réunir les 500 000 livres (677 000 euros) nécessaires à la réalisation de l’essai. La BBC affirme en effet que le coût de chaque opération est estimé à 40 000 livres (54 000 euros). Selon le journal The Guardian, le Dr Smith qui travaille depuis 20 ans sur le projet, s’est dit toutefois "énormément optimiste".
Si cet essai est un succès, le Royaume-Uni deviendra le deuxième pays à y parvenir après la Suède, qui a autorisé les premiers essais en 2014. En France, la seule solution pour les patientes n’ayant pas d’utérus ou ayant un utérus non fonctionnel, est l’adoption. Cependant, l’Académie de médecine s'est dite favorable à la poursuite d'expérimentations sur la transplantation d'utérus mais suggère, pour l’heure, d’attendre la poursuite des recherches.