Sage-femme : définition, rôle, formation pour le devenir
En France, on compte plus de 28 000 sages-femmes formées dans 35 écoles spécialisées. Quels sont leurs rôles ? Leur formation ? Tout savoir sur ce métier plus vaste qu'il n'en a l'air...

Définition
La sage-femme, également appelé maïeuticien ou maïeuticienne (emprunté du grec maieutikos : "qui sait accoucher les femmes"), est le professionnel de santé qui accompagne la femme tout au long de sa grossesse, de son diagnostic à l'accouchement et jusqu'au 7è jour de la vie du bébé. Le terme " femme " fait référence à la femme enceinte et non au sexe du praticien, qui peut aussi être un homme depuis 1982. Le métier est pourtant largement investi par les femmes qui représentent plus de 96% des sages-femmes.
Rôle
Le principal rôle de la sage-femme est la surveillance de la grossesse normale, durant laquelle elle pratique les consultations et les échographies obstétricales. " Lorsqu'elle dépiste une pathologie, elle doit en référer à un médecin gynécologue avec qui elle va pouvoir travailler en binôme " explique Sandrine Brame, sage-femme et trésorière du Conseil national de l'Ordre général des sages-Femmes. " Elle prépare à l'accouchement, assure les cours de préparation à la naissance et peut prescrire des examens et des traitements en relation avec la grossesse, l'accouchement et les suites de couche. Pendant l'accouchement, elle accompagne le travail, prend en charge l'épisiotomie et les points de suture, toujours en étroite collaboration avec le médecin gynécologue obstétricien qui intervient dès l'apparition de la moindre anomalie." Les sages-femmes jouent également un rôle important dans la prévention comme le précise la spécialiste "tabac, alcool, facteurs environnementaux (produits ou situations à éviter), mais aussi dans l'information de la femme enceinte et son éducation sanitaire". La surveillance de la maman et du bébé après l'accouchement fait également partie de ses attributions : "Elle assure le suivi de la femme et de son bébé après l'accouchement en conseillant la maman pour le mode d'alimentation de son bébé (allaitement, biberon). Elle prend en charge la rééducation périnéale et le mode de contraception. Elle est une des premières personnes à pouvoir déceler les signes du baby blues de la maman" ajoute Sandrine Brame. Enfin, au-delà de son rôle pendant la grossesse, la sage-femme est susceptible d'assurer le suivi gynécologique de la femme, pratiquer les actes d'échographie et lui prescrire un moyen de contraception tout au long de sa vie.
Hommes
Si la profession est ouverte aux hommes depuis 1982, le métier ne semble pas les séduire outre-mesure puisqu'ils sont 2,6% seulement en France, soit environ 760. Ils sont pourtant 8 à 10% à suivre le cursus d'études, mais une partie d'entre eux font des formations complémentaires pour devenir échographe ou intégrer un laboratoire. Les hommes qui pratiquent le métier s'appellent également des sages-femmes, puisque ce nom signifie littéralement "celui qui connaît la femme , sage étant issu du mot latin "sapiens".
Métier
Le métier de sage-femme a beaucoup évolué depuis 2009, avec la loi " Hôpital, patients, santé et territoire ". Cette loi leur a donné un pouvoir de diagnostic et de prescription (contraception, mammographie, frottis …) et leur a permis d'assurer le suivi médical et la surveillance de la grossesse (échographie obstétricale, vaccination, rééducation périnéo-sphinctérienne), tâches jusqu'alors réservées aux médecins et obstétriciens.
Salaire
Le salaire mensuel brut d'une sage-femme qui exerce en milieu hospitalier est d'environ 2000 euros au début de sa carrière et aux alentours de 3 800 euros en fin de carrière. Le revenu mensuel moyen des sages-femmes qui exercent en libéral est d'environ 2 400 euros charges déduites.
Formation
Pour devenir sage-femme, le cursus universitaire dure 5 ans, dont la PACES (Première Année commune aux Études de Santé) commune aux étudiants en médecine, chirurgie dentaire et pharmacie, suivie de quatre années d'étude au sein d'une école de sage-femme.
Admissibilité en école spécialisée
Les conditions d'admission en école de sage-femme sont l'obtention du bac (scientifique recommandé) et la réussite du concours à l'issue du PACES. Jusqu'à présent, un arrêté conjoint des ministères de la santé et de l'enseignement supérieur détermine chaque année le nombre d'étudiants admis dans les écoles de sage-femme, c'est ce qu'on appelle le numerus clausus. Ce numérus clausus sera supprimé à la rentrée 2020 dans le cadre du plan santé présenté par le président Emmanuel Macron en 2018, afin de répondre au manque de praticiens en France.
Déroulement et contenus
Dès l'entrée à l'école, la formation est divisée en deux phases de deux années chacune, durant lesquelles l'étudiant suit des enseignements théoriques, pratiques et cliniques.
Premier cycle ou DFGSMa2 et DFGSMa3 (Diplômes de Formation Générale aux Sciences Maïeutiques)
Ces deux années alternent l'enseignement théorique (cours) et pratique (stages) et donnent aux étudiants les bases de la physiologie obstétricale, gynécologique et pédiatrique. Ce premier cycle est sanctionné par un contrôle continu et un examen, permettant d'accéder aux deux années suivantes. Il confère par ailleurs aux étudiants le grade de licence aux Diplômes de Formation Générale en Sciences Maïeutiques.
Seconde cycle ou DFASMa
Il confère aux étudiants le Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Maïeutiques. Ces deux années sont consacrées à l'apprentissage du diagnostic et à la connaissance de la pathologie obstétricale, gynécologique et pédiatrique. Elles comprennent un stage professionnalisant de 6 mois. A l'issue de ces deux années, les étudiants devront présenter un mémoire et se verront délivrer le Diplôme d'état de Sage-femme.
Cadre d'exercice
La sage-femme peut être salariée du secteur public (Hôpitaux), du secteur privé (cliniques) ou au sein des services de la Protection Maternelle et Infantile (PMI). Mais la sage-femme peut également travailler en libéral pour des remplacements, des missions ou des collaborations.
Sage-femme libérale
Environ 20% des sages-femmes exercent leur profession en libérale. Elles doivent au préalable adhérer à un ou des contrats relatifs à la nature de leur exercice professionnel.
Les contrats peuvent être :
- De remplacement lorsqu'une sage-femme est dans l'impossibilité temporaire d'exercer son métier,
- Pour participer aux missions de service public d'un établissement de santé
- D'association en libéral pour former un cabinet libéral de sages-femmes
- De cession de cabinet entre sage-femme
- Pour une SCM (société civile de moyen)
Ses fonctions sont les mêmes que la sage-femme salariée : Suivi médical de grossesse, préparation à la naissance et à la parentalité, contraception, gynécologie, soutien à l'allaitement, rééducation périnéale, suivi à domicile maman-bébé, etc… "Des maisons de naissance gérées par des sages-femmes libérales se développent un peu partout en France. Elles offrent aux femmes enceintes un suivi moins technicisé de la grossesse, de l'accouchement et des suites de couches, et sont annexées à des maternités en cas de complications" précise Sandrine Brame.
Merci à Sandrine Brame, sage-femme et trésorière du Conseil national de l'Ordre général des sages-Femmes.