C'est LA technique pour repérer très vite un psychopathe selon les experts
"Ce n'est pas si difficile que ça" d'après Samuel Mergui.
En terme psychiatrique, la psychopathie n'est pas une maladie mentale mais un trouble de la personnalité dite "anti sociale". On trouve aussi dans cette catégorie les sociopathes et les pervers narcissiques. Ces personnalités se caractérisent par un mode général de mépris et de transgression des droits d'autrui. "Il n'existe pas vraiment de définition précise et consensuelle de la psychopathie", nous explique Samuel Mergui, psychologue clinicien et psychothérapeute. On reconnait surtout les personnes psychopathes en observant leurs comportements. "Ce sont des personnes très frustes qui ne sont pas très créatives, qui ne comprennent pas trop leurs émotions et ce qu'elles ressentent."
Pour reconnaître ce trouble, il faut déjà s'intéresser au parcours pouvant le déclencher. Il existe des hypothèses sociales, biologiques et psychologiques. "On sait que certaines atteintes au cerveau peuvent rendre psychopathe mais la plupart du temps. c'est un parcours de vie chaotique, avec des parents qui ne sont pas présents, des parcours en famille d'accueil et des violences subies", poursuit l'expert. On parle alors d'environnement familial non "sécure", de trajectoires de vie faites de carences et de maltraitances. Une fois adulte, "ce n'est pas si difficile que ça" de reconnaitre les personnalités psychopathes, d'après le psychologue clinicien. Elles manifestent :
► une impulsivité : "Ce sont des personnes qui ne réfléchissent pas avant d'agir et qui se comportent de manière impulsive, sans mentalisation préalable. Elles ont du mal à anticiper et n'ont pas de remords quand elles font du mal à quelqu'un."
► une instabilité : les psychopathes peuvent avoir beaucoup de dettes et ne pas réussir à garder un travail sur le long terme. "Quelqu'un qui ne travaille pas ne signifie pas qu'il s'agit d'un psychopathe. Mais s'il n'est pas capable d'avoir un travail stable, qu'il ne paye pas son loyer, qu'il a des antécédents judiciaires, qu'il est impulsif et violent aussi bien envers les autres qu'envers lui-même, qu'il a des addictions et qu'il n'est pas capable de réprimer ses pulsions, cela peut être révélateur", précise Samuel Mergui.
► une brutalité : généralement, un psychopathe commet du mal envers les autres sans le moindre remords.
► un non-respect de l'autorité : les psychopathes ont une mauvaise intégration de la morale et des interdits. Les sanctions judiciares ne les intimident pas. Cette indifférence vis-à-vis des règles en société et des lois s'illustre dans leur casier judiciaire d'après notre expert. "Les psychopathes sont sur-représentés en prison comme ils méprisent les règles, sont d'une grande instabilité et impulsivité. Cela leur fait ni chaud, ni froid de s'y retrouver." Le type de transgressions du psychopathe est aussi révélateur, "ils vont faire preuve de beaucoup de violences, ils vont se battre avec des policiers, insulter des magistrats, commettre des outrages pendant leurs audiences".
Si certains psychopathes sombrent dans "l'inadaptation totale", faite de séjours répétés en prison, voire d'une vie marginale, à la rue, d'autres parviennent à changer, souvent aux alentours de la quarantaine, et avec l'aide d'un suivi thérapeutique. "Ils ne vont pas arrêter d'être psychopathes mais ils vont réussir à se bricoler une espèce de code de conduite qui va leur permettre de s'adapter aux codes de la société." Il est donc possible pour des personnes psychopathes de mener une vie "normale", de vivre en couple et même de fonder une famille.
Merci à Samuel Mergui, psychologue clinicien et psychothérapeute et créateur de la chaîne Youtube "Psychorama".