Dysphorie de genre : symptômes, traitement, c'est quoi ?
La dysphorie de genre est employée par les psychothérapeutes pour des patients qui souffrent de troubles de l'identité sexuelle attribuée à la naissance. Toutes les personnes transgenres elles-mêmes ne souffrent pas de dysphorie de genre.
Définition : c'est quoi une dysphorie de genre ?
La dysphorie de genre (DG) fait référence au sentiment de détresse ou de souffrance qui peut être exprimé par certaines personnes dont l'identité de genre ne correspond pas au sexe qui leur a été attribué à la naissance. "La dysphorie de genre était désignée autrefois sous le nom de trouble de l'identité de genre, rappelle Thomas Villa, Psychopraticien. Mais l'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'a supprimé en 2019 en tant que trouble mental et l'a reclassé en tant que "condition liée à la santé sexuelle" ". Ce changement a notamment permis de reconnaitre qu'être transgenre n'est pas une maladie mentale. "Et ainsi refléter une compréhension plus moderne des problèmes LGBTQIA + et prévenir la stigmatisation, un phénomène courant chez les personnes transgenres, genderqueer, de genre non conforme et de genres divers". Il est important de comprendre que la non-conformité de genre elle-même n'est pas un trouble mental. "La dysphorie de genre se caractérise par la présence d'une souffrance clinique significative, car toutes les personnes transgenres elles-mêmes ne souffrent pas de dysphorie de genre".
"Toutes les personnes transgenres ne souffrent pas de dysphorie de genre"
Quels sont les symptômes d'une dysphorie de genre ?
Même si chaque individu vit son expérience de dysphorie de genre de façon unique et personnelle, il existe néanmoins plusieurs symptômes que l'on identifie clairement chez les adolescents et les adultes. "On peut les classer en trois catégories, poursuit le spécialiste : une différence marquée entre le sexe assigné et l'identité de genre (comme piégé dans le mauvais corps), un désir de vivre comme un autre rôle de genre (ce qui peut inclure l'utilisation d'un nom différent pour affirmer cette identité) et un désir de changer ses caractéristiques sexuelles (seins, voix, poils…)".
Quels sont les symptômes d'une dysphorie de genre chez les enfants ?
La dysphorie de genre peut également concerner les enfants. "Les symptômes sont assez proches de ceux des adolescents et des adultes, avec pourtant quelques différences notables", précise notre interlocuteur. Pour recevoir un diagnostic via la source fiable du DSM-5, il faut qu'au moins 6 des symptômes suivants soient présents pendant une durée de 6 mois ou plus :
- un fort désir d'être d'un autre genre
- un désir de porter des vêtements alignés avec un genre différent
- une préférence pour jouer un autre genre dans les jeux de faire semblant
- un désir de jouets, de jeux et d'activités généralement associés à un autre sexe
- un rejet des jouets, des jeux et des activités généralement associés à leur sexe
- une préférence pour les camarades de jeu de sexe différent
- un sentiment de détresse sur leur anatomie sexuelle
- une préférence pour les caractéristiques sexuelles d'un autre genre
"Tout comme les adolescents et les adultes, le diagnostic sera confirmé par un professionnel de santé mentale".
Quelle est la cause d'une dysphorie de genre ?
"Des facteurs biologiques mais aussi sociaux et environnementaux peuvent être à l'origine de la dysphorie de genre, répond Thomas Villa. Mais cela reste très différent d'un individu à l'autre".
Quel test pour diagnostiquer une dysphorie de genre ?
Il n'y a pas de test pour diagnostiquer une dysphorie. "Pour établir un diagnostic, une anamnèse avec un professionnel de santé mentale sera obligatoirement réalisée. Ensuite un suivi entre 3 et 6 mois suffit", préconise notre interlocuteur.
Quel est le traitement de la dysphorie de genre ?
"Certains adultes seront motivés et favorables à une hormonothérapie et parfois à une chirurgie de changement de sexe et d'autres chirurgies affirmant le genre ; tandis que d'autres, chercheront uniquement une psychothérapie", explique le praticien. Lorsque le traitement s'avère nécessaire, il vise à soulager la détresse des patients et à les aider à s'adapter plutôt qu'à essayer de changer leur identité. "Bien que la psychothérapie ne soit aujourd'hui plus une obligation, de manière générale, le suivi psychologique restera fortement conseillé dans certains cas", conclut Thomas Villa. "Parmi eux :
► Traiter les troubles concomitants (dépression par exemple)
► Apprendre à faire face aux effets négatifs de la stigmatisation
► Apprendre à trouver une expression de genre qui soit confortable
► Le cas échéant, faciliter le coming out et/ou la transition"
Merci à Thomas Villa, Psychopraticien PNL TCC EMDR à Chaligny (54), chercheur et membre du comité Psychologue.net.