Les allergologues, menacés de disparition ?

Les allergologues sont furieux. Un décret prévoyant la suppression de la spécialité d’allergologue doit être signé ce lundi, dans le cadre de la réforme des études médicales.

Les allergologues, menacés de disparition ?
© Fotolia.com

Les allergologues plaident depuis plusieurs années pour la reconnaissance de leur discipline comme une véritable spécialité médicale, au même titre que la cardiologie ou la gynécologie par exemple. Et comme c'est le cas dans 15 autres pays européens. Mais pour l'heure, le diplôme d’allergologue est obtenu après deux ou trois années de formation qui donne lieu à un "certificat". Selon Le Parisien, les allergologues sont mécontents en raison d'un décret qui doit être signé ce lundi et qui ne reconnait toujours par leur spécialité. Ce décret, supprimant tous les certificats, "on avait bon espoir que l’allergologie soit reconnue en tant que spécialité d’internat […] En juin, en tout cas, c’était le cas", commente, dans les colonnes du Parisien, Isabelle Bossé, la Présidente du Syndicat français des allergologues.

Pendant ce temps-là, les allergiques patientent... La situation est d’autant plus incompréhensible, que les maladies allergiques sont classées au 4e rang des maladies mondiales par l’OMS et que leur nombre a explosé ces trente dernières années. En France, le  nombre de patients allergiques aux pollens, estimé à 18 millions, est en augmentation constante. En outre, les pathologies se complexifient de plus en plus, et les allergies croisées se banalisent. Dans le même temps, l’hexagone ne totalise que 1 200 allergologues, dont la moitié seulement pratique exclusivement cette discipline. Conséquence : les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous chez un allergologue s’allongent. Et les patients sont insuffisamment diagnostiqués.

En outre, si l’allergologie devenait une spécialité à part entière, cela permettrait de développer la recherche clinique, mais aussi d'ouvrir des services hospitaliers de référence en allergologie. Une idée qui ne fait pas l'unanimité à l'hôpital. Le Dr Bossé dénonce ainsi "le lobbying de certains praticiens hospitaliers d’autres spécialités", qui prennent en charge une partie des patients allergiques. Pourtant, même si les pneumologues peuvent prendre en charge l’asthme, et les dermatologues l’urticaire, il n’empêche que certaines allergies n’entrent dans aucune case. "La prise en charge des allergies alimentaires, médicamenteuses ou encore aux venins ne peut se faire que par un allergologue, commente le Dr Pierrick Hordé, allergologue en région parisienne. Seule une spécialité d’allergologie, permettrait d’augmenter le nombre d’allergologues et ainsi de faire face aux pathologies allergiques, de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes !".