Pollution intérieure : vers un étiquetage obligatoire des meubles
Les meubles contiennent parfois des substances polluantes, voire cancérigènes. Mais actuellement, aucune réglementation n'oblige les fabricants à les réduire.
Quand on parle de pollution, on évoque généralement la pollution extérieure, notamment automobile. Mais il faut savoir que l’air intérieur est plus pollué que l’air extérieur. En effet, de nombreux objets du quotidien libèrent des substances polluantes, voire irritantes pour les personnes allergiques. Il s’agit des produits utilisés en bricolage, comme les peintures, les vernis, les colles ou encore les isolants. Mais aussi des produits d’entretien ou encore des parfums d’intérieur (bougies, encens, papier d’Arménie, huiles essentielles).
En ce qui concerne les produits de bricolage et de décoration, il est néanmoins possible, depuis septembre 2013, en application du Code de l’Environnement, de se référer à l’étiquetage afin de choisir des produits moins polluants. La réglementation impose en effet l’étiquetage des produits de construction et de décoration vendus en France. Ainsi, une lettre de A+ à C apposée sur les produits renseigne de la concentration en composés organiques volatils (COV). Par ailleurs, il existe un Ecolabel européen qui permet aux consommateurs d’identifier les produits d’entretien les moins nocifs.
En revanche, en ce qui concerne les meubles, qui contiennent pourtant des vernis et des colles, c'est très flou. Aucune réglementation n’obligeant les fabricants à réduire les produits polluants. Dans le cadre du 3e plan National Santé Environnement, l’Agence de l’environnement (Anses) a donc été saisie par les ministres de la santé et de l'environnement afin d’identifier et de sélectionner une liste de substances chimiques prioritaires, en vue d’appuyer les pouvoirs publics dans la mise en œuvre future de l’étiquetage des meubles.
31 polluants prioritaires. L’Anses a listé une liste de 31 substances à l’origine d’émissions de substances volatiles ou semi-volatiles, donc polluantes. Toutes sont classées cancérigènes, mutagènes et/ou reprotoxiques. Aussi, l’Agence souligne la nécessité de "limiter l’exposition de la population à ces substances et de tendre à terme vers une interdiction de mise sur le marché de tout produit d’ameublement pouvant induire une exposition à ces polluants, quelle qu’en soit la concentration". En outre, elle recommande "d’assurer la traçabilité des substances présentes dans les produits d’ameublement, des fabricants jusqu’aux distributeurs, en se dotant d’outils permettant de recenser les substances entrant dans la composition des produits et celles qui sont émises".
L’étiquetage devrait devenir obligatoire en 2020. Avec pour objectif que 80 % des meubles pour enfants soient étiquetés.