Le paquet neutre fait débat. Et vous, êtes-vous pour ou contre ?

Alors que la ministre de la Santé a réuni lundi les pays favorables au paquet de cigarettes sans logo, les buralistes se mobilisent pour s’opposer à cette mesure inscrite dans le projet de loi Santé.

Le paquet neutre fait débat. Et vous, êtes-vous pour ou contre ?
© Knut Wiarda- Fotolia.com

Ce lundi, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a présidé la première conférence ministérielle internationale de lutte contre le tabagisme et de soutien au paquet neutre, dont l'arrivée en France est prévue pour mai 2016 . Si la mesure est votée dans le cadre de loi Santé, les actuels paquets de cigarettes seront donc remplacés par des paquets de cigarettes sans aucun logo, ayant tous la même forme, la même taille, la même couleur et la même typographie. La seule distinction qui subsistera sera le nom de la marque, qui continuera à apparaître, mais en petits caractères. 

10 pays réunis à Paris pour soutenir le paquet neutre. Les représentants de dix pays étaient réunis lundi, à l’invitation de la France, pour manifester leur soutien au paquet de cigarettes neutre. Etaient présents : l’Australie, premier pays à avoir instauré le paquet neutre en 2012, mais aussi la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Uruguay, le Royaume-Uni, l’Irlande et la Norvège. Objectif : renforcer la coopération entre Etats pour mieux lutter contre les stratégies des industriels du tabac. Lors de la réunion, les ministres et les représentants des gouvernements ont exprimé "leur souhait d’aller vers un monde sans tabac" et partagé leur inquiétude quant au tabagisme des jeunes et des femmes. Avant d’évoquer, preuves scientifiques à l’appui, les effets de la publicité et de la promotion du tabac . "Le paquet neutre a des bénéfices sur la santé, dans la mesure où il réduit l’attractivité du produit pour les consommateurs (notamment les femmes et les jeunes), il augmente l’efficacité et la visibilité des avertissements sanitaires et il réduit la possibilité induite par le conditionnement de minimiser les effets néfastes du tabac", affirme le communiqué de presse relayé à l'issue de la conférence.

Mesure symbolique. En France, l’instauration du paquet de cigarettes sans logo est l’une des mesures phares de la loi Santé, votée en première lecture à l’Assemblée nationale en avril dernier. La commission des affaires sociales du Sénat examinera à son tour le texte mercredi, avant un débat en séance publique au Sénat le 8 septembre, et un retour à l’Assemblée pour adoption en fin d’année. Alors que la France fait partie des pays européens qui comptent le plus de fumeurs, la ministre souhaite avant tout une mesure forte et symbolique, ciblant tout particulièrement les jeunes, principale cible de l'industrie du tabac. Rappelons que la France compte près de 16 millions de fumeurs, soit 32 % de fumeurs tous âges confondus. De plus, entre 18 et 34 ans, près d’une personne sur deux fume. "Mon objectif, avec le paquet neutre, ce ne sont pas les fumeurs ancrés dans le tabac depuis longtemps, mais d'éviter que les jeunes commencent à fumer et, pour eux, le paquet neutre a un impact", a commenté Marisol Touraine, invitée sur RTL.

Mobilisation des buralistes. Mais, depuis début juin, la Confédération des buralistes se mobilise pour contester le projet de paquet de cigarettes neutre. Ainsi, ce week-end, plusieurs radars, en Gironde, dans la Drôme ou encore en Haute-Saône, ont été recouverts de sacs portant le slogan "Supprimer les buralistes ne fera pas baisser le tabagisme. Non au paquet neutre, non au paquet à 10 euros". Les buralistes prévoient de plus une large mobilisation ce mercredi, sous les fenêtres du Sénat. Selon eux, la disparition des logos sur les paquets de cigarettes, ne fera pas baisser leur consommation et risque surtout de favoriser la contrebande.

En Australie, où les paquets neutres sont vendus depuis 2012, la consommation de tabac s’est certes effondrée, mais c’est en menant en parallèle une politique de hausse forte des taxes sur le tabac. Le prix du paquet est ainsi passé de 13 euros à 19 euros en un an, ce qui a sans aucun doute eu un effet dissuasif.  Interrogée sur la proposition d'une député socialiste de faire passer les paquets à 10 euros, Marisol Touraine a assuré ce matin que ce n'était "pas l'objectif du gouvernement".

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