Le "binge drinking" s’intensifie chez les jeunes
Selon l'Inpes, qui dévoile les résultats d'une vaste étude sur la consommation d'alcool, les jeunes sont de plus en plus en quête d'ivresse. Et les filles rattrapent les garçons.
Alors que les députés examinent le projet de loi santé, qui prévoit entre autres, l’instauration de mesures pour lutter contre l’alcoolisme chez les jeunes, l’Institut de prévention pour la santé (Inpes) dévoile les chiffres d’une vaste enquête réalisée auprès des 18-25 ans. Principale conclusion : ils sont de plus en plus nombreux à expérimenter les séances d’alcoolisation excessives, plus connues sous le terme de "binge drinking", en d’autres termes le fait de boire plus et plus vite.
Près d’un jeune sur deux (46 %) est concerné. "La consommation d’alcool chez les jeunes est particulièrement préoccupante. La recherche d’ivresse est véritablement marquée dans les jeunes générations. En 10 ans, la part des 18-25 ans ayant connu une ivresse dans l’année est passée de 33% à 46% et la part de ceux en ayant connu au moins trois a presque doublé, de 15% à 29%", alerte François Bourdillon, directeur général de l’Inpes. En outre, "il s'agit d'un phénomène très inquiétant" dans la mesure où l'alcoolisation excessive est l'une des "principales causes des violences faites aux femmes". Il souligne qu'au-delà des violences, l'ivresse peut également conduire à des comas éthyliques potentiellement mortels et des rapports sexuels non protégés.
Les différences hommes/femmes s’effacent. Autre constat, il apparait que les jeunes femmes boivent de plus en plus, en particulier les étudiantes. Ainsi, les ivresses répétées (au moins trois dans l’année) touchent 28 % d’entre elles (19 % en 2010 ; 8 % en 2005), et les ivresses régulières (au moins 10 dans l’année) 11 % (7 % en 2010 ; 2 % en 2005).
Plusieurs mesures visant à réduire les risques d’une consommation excessive d’alcool figurent dans le projet de loi santé actuellement examiné à l’Assemblée nationale. Pour lutter contre l'alcool chez les jeunes, Marisol Touraine entend ainsi sanctionner les personnes qui les incitent à s'alcooliser lors de soirées étudiantes de bizutage par exemple. Parmi les mesures proposées : la mise en place d’une infraction spécifique pour le binge drinking pouvant être sanctionnée jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d'amende.