Chiro, kiné, ostéo, rebouteux... S'y retrouver La France, en retard ?

Il semblerait qu'une fois encore, le cas de la France se différencie des autres pays occidentaux. En effet, la chiropratique est largement reconnue et intégrée aux différents systèmes de santé de par le monde. Ainsi, elle constitue la première profession de santé manuelle pratiquée dans le monde, la 2e profession de santé aux Etats-Unis, où 15 millions d'ajustements s'effectuent chaque jour ! La Fédération mondiale de chiropratique est partenaire officielle de l'Organisation mondiale pour la santé (OMS).

Plus près de nous, la Suisse, entre autres, a inclus la chiropratique à son système de soins depuis belle lurette. Ses praticiens travaillent en étroite collaboration avec le corps médical. "Nous n'en espérons pas tant en France, même si ce serait idéal, sourit la président de l'AFC, Caroline Lambert. Ce que nous espérons, c'est l'obtention d'un véritable statut et des décrets propres à notre profession." Quant aux médecins, ils ne peuvent pas prescrire de séances de chiropratique puisqu'il ne s'agit pas d'une profession de santé. Cela ne les empêche pas, en revanche, de conseiller cette pratiquer à leurs patients s'ils pensent qu'elle peut être adaptée à leur cas.

La situation s'est déjà améliorée en mars 2002, avec le vote de la loi Kouchner sur le droit du malade, qui reconnaît la chiropratique et l'ostéopathie. "Cela signifie tout simplement que nous ne sommes plus dans l'illégalité !"

450 chiros en France

Le chemin à parcourir est encore très long : formation, école, niveau de compétences : depuis 5 ans, les chiropraticiens et l'Etat sont en négociation pour définir les statuts officiels de la profession. Un travail de titan que les changements de gouvernements et de responsables ont encore un peu plus ralenti. "Nous avons d'abord souhaité sortir du dossier commun dans lequel on nous avait mis avec l'ostéopathie, commente Caroline Lambert. Nous n'avons absolument rien contre les ostéopathes mais nos deux cas sont extrêmement différents, il ne nous semblait donc pas judicieux de faire des négociations communes." Une fois cette première étape franchie, les vraies négociations ont commencé. Et se poursuivent.
 

Pour l'heure, la France ne compte qu'environ 450 chiropraticiens. Beaucoup de Français formés à la chiropratique préfèrent s'exiler dans des pays où les conditions de travail sont meilleures, leur profession entrant dans le cadre du système de santé local.

Sommaire