Diététicienne : remboursement, quand consulter ?

Vous avez envie de perdre du poids, de manger plus sainement ou encore de retrouver de meilleures habitudes alimentaires ? Vous pouvez consulter un ou une diététicien(ne). Quelle différence avec un nutritionniste ? Quel est le prix d'une consultation ?

Diététicienne : remboursement, quand consulter ?
© ronstik - 123RF

Définition : c'est quoi un diététicien ?

Le diététicien est un professionnel de la nutrition œuvrant dans le secteur paramédical. Le diététicien est professionnel de santé reconnu par les articles 7 et 8 de l'ordonnance du 26 août 2005. Il est titulaire d'un numéro ADELI, délivré par la Haute Autorité de Santé. "Ceci permet de savoir à qui vous confiez votre santé et de vous prémunir de professions aux formations courtes et non reconnues qui ont pourtant pignon sur rue…" explique Anne-Caroline Fleury, diététicienne-nutritionniste. "Du reste, l'exercice illégal de la profession de diététicien, c'est-à-dire de délivrer des conseils nutritionnels sans en avoir les compétences, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende : L'usage sans droit de la qualité de diététicien est puni comme le délit d'usurpation de titre prévu à l'article 433-17 du Code pénal", précise notre interlocutrice.

Quel est le rôle d'une diététicienne ?

Sa mission est à la fois préventive et curative : son objectif est de prévenir les maladies, les surcharges pondérales et tous les inconvénients liés à la mauvaise alimentation. Le diététicien s'appuie sur des textes comme le Programme national nutrition santé (PNNS). Le diététicien apporte ses conseils aux patients et définit avec eux un comportement alimentaire adapté à leurs problématiques. Sa mission peut différer quelque peu selon le lieu où il exerce : centre hospitalier, clinique, établissements de soins, cabinet privé, EPHAD (accueil des personnes âgées dépendantes), groupe scolaire…

Quelle est la différence entre une nutritionniste et une diététicienne ?

Le terme de nutritionniste s'applique aux médecins qui ont suivi une formation complémentaire en nutrition alors que les diététiciens ne sont pas médecins. Les médecins nutritionnistes sont les seuls à avoir un droit de prescription et leurs consultations sont remboursés par la Sécurité Sociale.  "Le terme "nutritionniste" seul n'a, tout comme coach en nutrition, ou nutri-expert, aucune valeur : Cela représente un réel danger car sans formation solide on ne maîtrise pas correctement les bases de la santé et peut conduire à de véritable aberrations", précise Anne-Caroline Fleury.

Quand aller voir un diététicien ?

Votre médecin généraliste peut vous adresser à un diététicien avec des consignes précises de prise en charge mais vous pouvez décider de le consulter de votre propre initiative. Il est important de savoir que l'on peut se faire aider si on prend du poids et qu'on en souffre mais également si on maigrit sans le vouloir, si l'on se sent exagérément fatigué en dehors de toute maladie car cela peut-être le signe de carences ou que le simple fait manger provoque des douleurs ou des troubles (douleurs abdominales, intestinales, remontées acides douloureuses, diarrhées et/ou constipation persistantes). Un certain nombre de situation peuvent vous inviter à consulter un diététicien :

  • Lorsque l'on est sportif et selon ses objectifs : performance, gain de muscle, perte de poids
  • Lorsque l'on est végétarien ou vegan car, mal menés, ces régimes peuvent provoquer des carences
  • Lorsque l'on est diabétique, pour diminuer les prises de médicaments et réduire la glycémie
  • Lorsque l'on souffre de troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie, …) en parallèle à un suivi psychologique
  • Lorsque l'on prend certains traitements qui peuvent avoir une influence sur le poids (cortisone, hormonothérapie…)
  • Après une chirurgie bariatrique pour vérifier ou adapter le profil nutritionnel
  • Lorsque l'on est soigné pour un cancer ; les traitements induisent des modification de l'appétit, du goût, provoquent parfois des troubles que la diététique permet d'atténuer voire de prévenir.
  • Lorsque l'on souffre de dyslipidémie
  • Les femmes enceintes
  • Les seniors et les personnes atteintes de cancer sujets à la dénutrition et à la sarcopénie.

Quelles études pour devenir diététicienne ?

Les études en diététique consistent en un BTS ou un DUT (le plus souvent après un bac scientifique ou après remise à niveau dans ce domaine) en deux ans où l'on apprend la physiologie, la physiopathologie, les sciences humaines, la biologie, la microbiologie-bactériologie, la connaissance des aliments, les techniques culinaires et la mise en place des régimes adaptés à toutes les pathologies. Le diététicien pourra ensuite suivre des formations complémentaires pour faire de l'éducation thérapeutique, conduire des entretiens motivationnels, se perfectionner dans certaines pathologies. Anne-Caroline Fleury rappelle que "les "diplômes" de micronutritionniste, chrononutritionniste, bionutritionniste, etc. ne sont pas reconnus."

Quels sont les tarifs d'une diététicienne ?

Le coût de la consultation d'un diététicien dépend du lieu et de la notoriété du praticien et non d'un barème établi. Certains sites proposent des consultations par téléphone ou par Skype avec toujours avec des praticiens diplômés : les tarifs y sont souvent moins élevés.

Est-ce que le diététicien est remboursé ?

Les consultations en diététique ne sont pas remboursées par la Sécurité Sociale sauf cas très particuliers et sur demande d'entente préalable. Elles sont, en revanche, prises en charge des mutuelles selon des conditions variables.

Qui aller voir pour un rééquilibrage alimentaire ?

"En règle générale et contrairement aux idées reçues, explique Anne-Caroline Fleury, "les diététiciens ne donnent pas de régimes, ils aident à procéder à des correctifs, on appelle ça un rééquilibrage alimentaire." Elle précise :  "Mon but est que mes patients deviennent autonomes et comprennent les bases d'une alimentation favorable à une bonne santé afin de pouvoir, seuls, à terme, être acteurs de leur santé." L'intérêt de la formation du diététicien est de lui permettre de s'adapter aux pathologies et aux objectifs des patients. "Tout le monde ne consulte pas pour perdre du poids, rappelle Anne-Caroline Fleury : "on peut, en modifiant l'alimentation atténuer ou faire disparaître certaines pathologies, certains symptômes comme la colopathie fonctionnelle qui peut vraiment être améliorée par une faible consommation de certains aliments, plus connu sous le nom de low FODMAP".

Merci à Anne-Caroline Fleury-Miossec, diététicienne-nutritionniste.