La chirurgie esthétique séduit des femmes de plus en plus jeunes

Le secteur de la chirurgie esthétique n'a pas pris une ride. Les techniques se multiplient et les femmes y succombent de plus en plus jeunes. Mais souvent pour de mauvaises raisons.

La chirurgie esthétique séduit des femmes de plus en plus jeunes
© Mikhail Malyugin - 123 RF

A l'occasion du 30e congrès de la Société française des chirurgiens esthétiques plasticiens, qui se déroulera à Marseille en juin prochain, une table ronde "Chirurgie esthétique : le futur a de l'avenir !" est organisée vendredi 31 mars. Car ce secteur est en plein boom. Le marché professionnel mondial est en effet estimé à 8,5 milliards d'euros en 2016, selon la dernière étude de l'International Master Course on Aging Science (IMCAS), soit en croissance de +8,3% sur un an. Alors que la demande grimpe surtout en Asie, cette croissance devrait d'ailleurs se maintenir jusqu'en 2020, pour atteindre 11,9 milliards d'euros. Quid des tendances ? Sur le continent américain et en Europe, l'augmentation mammaire et la liposuccion sont les opérations les plus populaires alors qu'en Asie, la chirurgie des paupières ("débridage" des yeux), la rhinoplastie et le remodelage des pommettes et du menton tiennent le haut du pavé. Le remodelage corporel (injections ciblées de graisse) et les injections de toxines (type Botox) et d'acide hyaluronique sont les segments de marché les plus dynamiques, juste devant les techniques qui utilisent la chaleur (lasers) et le froid (cryolipolyse).

Le Parisien publie une enquête sur les dérives de la chirurgie esthétique dans son édition du 31 mars. Le quotidien observe que les motifs de consultation ont évolué avec le temps. Il y a une vingtaine d'années, on avait recours à la chirurgie esthétique pour cacher les rides et marques du vieillissement ou pour camoufler une malformation inesthétique. Aujourd'hui, la médiatisation et les réseaux sociaux aidant, le corps est de plus en plus idéalisé. Aussi, les demandes explosent. Et surtout, les clientes sont de plus en plus jeunes. "A mon époque, quand les spécialistes voyaient quelqu'un de jeune, ils lui disaient non, attendez encore ou ils préféraient avoir l'avis du psy", explique au Parisien Michel Godefroy, psychiatre, ancien consultant dans le service de chirurgie plastique de l'hôpital Saint-Antoine à Paris. Aujourd'hui, la chirurgie esthétique tend à se populariser. Les méthodes ont évolué : plus douces, plus naturelles, à l'instar de la "french touch" (l'intervention doit être à la fois discrète et visible), elles s'imposent d'autant plus auprès des jeunes filles. Une journaliste du Parisien (28 ans) a testé 3 consultations pour injection de botox. Dans tous les cas, l'âge n'a posé aucune difficulté et les pré-entretiens ont été expéditifs. L'un des chirurgiens consultés lui a même proposé de tout refaire (rides, pattes d'oie, culotte de cheval…) pour 11 000 euros.

Des questions essentielles à se poser. Changer d'apparence sur un coup de tête peut se révéler être une grande source de mal-être. En outre, le décalage entre l'image fantasmée et l'image réelle peut être source de déception, voire de dépression. Alors, avant de pousser la porte du cabinet de chirurgie esthétique, il est indispensable de se poser ces questions : pourquoi je vais voir un chirurgien esthétique ? En quoi ce défaut me gêne au quotidien ? Pourquoi maintenant ? Est-ce qu'il n'y a pas une autre façon de régler mon problème ?... Par ailleurs, il est important de prendre plusieurs avis et de ne pas consulter n'importe quel professionnel. La médiatisation n'est d'ailleurs pas forcément un critère. Croiser les avis peut être une solution. Mais surtout, il faut se sentir en confiance, avoir l'impression que l'on peut interroger librement le médecin et que celui-ci répond clairement à toutes les questions. Le médecin doit expliquer le déroulement de l'intervention, les suites opératoires, les complications, etc. Si la consultation dure 10 minutes, fuyez.