Dépistage du diabète : et si vous étiez concernée ?

La Fédération Française des Diabétiques alerte sur la nécessité de dépister le diabète. Entre facteurs de risques et complications, on fait le point.

Dépistage du diabète : et si vous étiez concernée ?
© Dan Race

Pourriez-vous être diabétique sans le savoir ? C’est la question que pose la Fédération Française des Diabétiques en organisant une semaine nationale du dépistage du 6 au 13 juin 2015. Cette campagne fait suite à un sondage OpinionWay réalisé en mars 2015 : si 95% des français pensent que le diabète est une maladie grave, seulement une personne sur trois a déjà réalisé un test de dépistage et "peu de personnes ont conscience des complications du diabète", selon Gérard Raymond, Secrétaire Général de la Fédération Française des Diabétiques. Pour la quatrième édition de cet évènement, des questionnaires de risque seront distribués partout en France grâce aux 93 associations d’aide aux patients réparties sur l’ensemble du territoire.

En pratique :

  • À Paris, rendez-vous le 6 juin 2015 de 11h à 17h place de la Bastille pour réaliser des tests de dépistage des risques et visiter les stands d’informations diététiques et d’animations sportives.
  • Toujours à Paris, rendez-vous le mercredi 10 juin de 10h à 16h au service de diabétologie du Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph (GHPSJ, Paris 14e) pour une journée gratuite de dépistage et d'information ouverte à tous. Au programme : atelier dépistage et entretien avec un diabétologue !
  • Retrouvez toutes les actions organisées près de chez vous sur le site contrelediabete.fr
  • Bon à savoir : vous pouvez gratuitement mesurer votre glycémie chez votre pharmacien grâce à un test sanguin par piqûre d’un doigt.

Pourquoi agir vite ? Plus le diabète est reconnu précocement, plus la prise en charge sera facilitée. C’est le cas notamment du pré-diabète : alors que le diabète correspond à une hyperglycémie chronique qui s’identifie par un taux de sucre dans le sang supérieur ou égal à 1,26 grammes par litre de manière répétée, la glycémie du pré-diabète est comprise entre 1,10 et 1,25 grammes par litre. L’évolution vers un diabète est alors fréquente. Il semble donc très important d’identifier le plus tôt possible les personnes à risque présentant par exemple des antécédents familiaux, de l’obésité abdominale, de l’hypertension artérielle ou encore un taux anormal de lipides dans le sang.

Une prise en charge globale alliant alimentation saine et activité physique régulière. "On peut retarder ou éviter l’évolution vers un diabète à condition de l’avoir dépisté suffisamment tôt en améliorant le mode de vie, par un encadrement associant diabétologue, cardiologue, psychologue, pharmacien, nutritionniste mais aussi éducateur sportif" explique le professeur Pierre Fontaine, Vice-Président de la Société Francophone du Diabète et diabétologue au Centre Hospitalier Régional Universitaire (CHRU) de Lille. Une telle prise en charge globale qui met l'accent sur des habitudes alimentaires saines et la pratique régulière d'un sport diminuera de moitié le risque de complications. L'encadrement psychologique peut aussi s'avérer primordial car après un diagnostic, une importante partie du travail est d’accepter la maladie : "au début d’un diabète de type 2, on se sent parfaitement bien, on ne voit pas pourquoi il faudrait changer quelque chose ! Mais quand on diminue la glycémie, on se sent beaucoup plus fatigué. Cette acceptation demande donc beaucoup de temps et d’explications, c’est compliqué de changer ses habitudes", raconte Claude Sokolowski, Président de la Fédération Française des Diabétiques et lui-même diabétique depuis deux ans.

Le diabète n’est pas une fatalité ! Parmi les différents types de diabète, celui de type 2 est le véritable problème de santé publique, responsable de la majorité des complications telles que maladies cardiovasculaires, amputations dues à des pertes de sensibilité, atteintes oculaires jusqu’à la cécité, mais aussi lésions et plaies cutanées. La prédisposition génétique est forte, il ne concerne pas uniquement des personnes à l’hygiène de vie insuffisante, n’ayant pas eu une alimentation saine et raisonnée ou une activité physique régulière : "Il n’y a donc pas de culpabilité à avoir !" rassure le diabétologue Pierre Fontaine.

Un constat actuel encore inquiétant. En France, "dans l’indifférence la plus totale, nous venons de passer le cap des quatre millions de diabétiques" déplore Gérard Raymond. Et ça continue ! 700 000 personnes seraient actuellement diabétiques sans le savoir dans notre pays. "Si on ne fait rien, on court à la catastrophe", redoute encore le Professeur Pierre Fontaine.

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