1 femme sur 4 envisage de changer de contraception

Pilule de 3e et de 4e génération, Diane 35, Jasmine... La pilule, contraception préférée des Françaises, n'en finit pas de faire polémique et de susciter des interrogations en raison des risques accrus de thrombose et d'accident cardiovasculaire. Le Journal des Femmes a mené une enquête en ligne auprès de 1 310 femmes afin d'évaluer leur inquiétude et de savoir ce qu'elles envisagent de faire avec leur contraception. Résultats.

1 femme sur 4 envisage de changer de contraception
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Une femme sur quatre pense changer de moyen de contraception, selon une enquête en ligne réalisée sur le site JournaldesFemmes.com auprès de 1 310 femmes entre le 30 janvier et le 6 février 2013. Une proportion non négligeable, sachant que près de 16 % des femmes qui ont répondu au sondage, tous âges confondus, se disent prêtes à "arrêter la pilule". Depuis que Marion Larat, handicapée après un accident vasculaire cérébral a décidé de porter plainte contre le laboratoire Bayer, la pilule n'en finit pas de susciter débats et polémique. De nouvelles plaintes ont été déposées contre des pilules de 3e et 4e génération, déjà dans le viseur suite à l'annonce de Marisol Touraine de les dérembourser. Puis ce fut autour de la "vraie-fausse pilule" Diane 35 de susciter l'inquiétude après l'annonce de son retrait du marché. De quoi faire craindre aux gynécologues que "les femmes arrêtent d'elles-mêmes leur pilule, sans avis médical, et qu'on observe une augmentation des grossesses indésirées", ainsi que nous le confiait le Docteur Béatrice Guigues, gynécologue et vice-Présidente du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).

56 % des femmes sous-informées des risques liés à la pilule

Autre renseignement de cette enquête, près de six femmes sur dix se disent inquiètes face au débat actuel autour de la pilule. D'autant que 56 % des sondées déclarent "ne pas avoir été informées des risques liés à leur pilule au moment de leur prescription". Des chiffres qui montrent une crise de confiance mais aussi une vraie prise de conscience de la part des femmes. Selon le gynécologue Thierry Harvey, "la pilule n'est pas un jouet et quand une femme prend la pilule, elle doit savoir que c'est sérieux et qu'elle est confrontée à un certain nombre de risques". Reste à savoir si, à l'avenir, les femmes, culturellement très attachées à la pilule, vont davantage se tourner vers d'autres types de contraceptifs. Selon l'enquête, 52 % des femmes se disent prêtes à passer à une contraception non hormonale et 64,5 % d'entre elles envisagent même le dispositif intra utérin (le stérilet). C'est une alternative qu'envisage Maud, jusqu'alors habituée à prendre la pilule : " J'ai eu Diane d'abord, puis Jasmine car j'avais des règles très douloureuses. Aucune analyse n'a été faite. Ma gynécologue m'a juste demandé si je fumais, question à laquelle j'ai répondu oui. Elle m'a malgré tout prescrit une pilule de 3e génération. On ne m'a jamais informée quant aux risques de thrombose. A ce jour ma pilule m'a été retirée, car j'ai fait une trombophlébite et une embolie pulmonaire il y a 4 mois. A l'avenir, je pense me tourner vers le stérilet."

Sources : enquête "Pilule : réagissez", réalisée entre le 30 janvier et le 6 février 2013 sur le site JournaldesFemmes.com, auprès d'un échantillon représentatif de 1310 femmes.