Phases folliculaire, lutéale : c'est quoi la durée normale ?

Phases folliculaire, lutéale : c'est quoi la durée normale ?

Le cycle menstruel de la femme est divisé en deux phases : la phase folliculaire et la phase lutéale. Au milieu se trouve l'ovulation. Que signifient des phases plus courtes ou plus longues ? Quelles conséquences quand on veut tomber enceinte ?

Un follicule ovarien est un petit élément de l'ovaire en forme de sac dans lequel se développe l'ovocyte : la cellule reproductrice féminine gamète femelle qui permet la reproduction. Les follicules ovariens se forment pendant la vie intra-utérine. À la naissance, une petite fille en possèdent ainsi plusieurs millions. À la puberté, moins de 500.000 persistent dans les deux ovaires, et parmi eux, seuls 300 à 400 parviendront un jour à maturité. Le cycle menstruel se découpe en différentes phases que l'on nomme la phase folliculaire et la phase lutéale. Quelle est leur durée normale ? Quelles sont les conséquences en cas de durée anormale ?

C'est quoi la phase folliculaire ?

La première phase du cycle menstruel est la phase folliculaire qui dure en moyenne entre 10 et 18 jours à partir du premier jour des règles. Durant cette phase, appelée aussi phase pré-ovulatoire, l'ovaire produit des œstrogènes qui provoquent l'épaississement de l'endomètre (muqueuse tapissant la paroi interne de l'utérus) dans le but d'accueillir un futur embryon. Au même moment, un ovocyte mûrit à l'intérieur d'un follicule (sorte de petit sac présent sur l'ovaire), jusqu'à devenir un ovule fécondable. Sa libération, au moment de l'ovulation, lorsqu'il est arrivé à maturité, marque la fin de la phase folliculaire. Juste avant l'ovulation, la glaire cervicale se modifie et devient translucide et beaucoup moins épaisse pour permettre aux spermatozoïdes de passer plus facilement et atteindre l'ovule. C'est donc le moment idéal pour essayer d'avoir un enfant.

C'est quoi la phase lutéale ?

La deuxième phase du cycle menstruel est la phase lutéale. Pendant cette période, qui dure elle aussi entre 10 et 18 jours en moyenne, le follicule qui a libéré l'ovocyte dégénère. Il se transforme en corps jaune et sécrète une hormone, la progestérone, dont le rôle essentiel est de préparer la muqueuse utérine (endomètre) à la nidation de l'embryon. En l'absence de fécondation, le corps jaune, qui a une durée de vie d'une dizaine de jours, disparaît et le taux de progestérone chute ce qui déclenchement les règles.

Schéma des phases lutéale et folliculaire
Schéma des phases lutéale et folliculaire © Collège National des gynécologues et obstétriciens

Quelle est la durée des phrases lutéale et folliculaire ?

Les cycles menstruels, qui rythment la vie sexuelle des femmes et qui se traduisent par l'apparition des règles, se divisent en deux phases séparées par l'ovulation. Il permet à la femme de produire un ovule tous les mois afin de tomber enceinte. D'une durée moyenne de 28 jours, il commence par le premier jour des règles (jour 1), peu importe la durée du saignement. La phase folliculaire, au cours de laquelle les ovaires se préparent à libérer un ovule, dure en moyenne du 1er au 14e jours. L'ovulation a lieu le 14e jour, et marque la transition vers la phase lutéale. La phase lutéale, dure également 14 jours en moyenne et se termine lors des règles. La durée du cycle menstruel est un indicateur important de la fertilité. Connaitre la durée des différentes phases permet de savoir à quel moment se protéger ou avoir des rapports si l'on souhaite concevoir.

Quelles sont les conséquences de phases folliculaire et lutéale anormales ?

► En cas de phase folliculaire de moins de 10 jours, il y a un risque de libérer un ovule immature qui ne peut pas être fécondé ou qui présente des anomalies chromosomiques.

► En cas de phase folliculaire de plus de 25 jours, il y a un risque d'ovulation multiple à cause de dérèglements hormonaux comme dans le cas du SOPK, d'un stress, d'une activité physique intense, de voyages ou d'un décalage horaire par exemple.

► En cas de phase lutéale de moins de 10 jours, les chances de concevoir peuvent être diminuées à cause d'un taux de progestérone trop faible qui ne permet pas à la muqueuse utérine d'être prête pour l'implantation de l'oeuf-fecondé.

► En cas de phase lutéale de plus de 16 jours, il y a un risque de grossesse car l'endomètre a très probablement accueilli un oeuf-fecondé. En cas de test urinaire de grossesse négatif plus de 16 jours après une ovulation confirmée, une prise de sang s'avère nécessaire.

Que faire en cas de troubles des phases lutéales et folliculaires ?

L'infertilité d'un couple est avérée au bout de 2 ans de rapports sexuels non protégés. Cependant, il est recommandé de prendre un avis médical et de faire un bilan d'infertilité au bout d'un an chez les moins de 35 ans et au bout de six à huit mois après cet âge. Environ 80 % des grossesses surviennent dans les six premiers mois de tentative, il n'est donc pas nécessaire de s'inquiéter avant. Le gynécologue est le premier interlocuteur qui peut orienter ou non vers un spécialiste de l'infertilité ou un centre de prise en charge. Lors de l'entretien, le médecin s'intéresse d'abord à la fréquence des rapports sexuels, en particulier autour de l'ovulation. Ensuite, il se renseigne sur d'éventuels problèmes sexuels dans le couple (vaginisme, impuissance) et sur la régularité des cycles menstruels. Pour l'homme, la consultation porte sur d'éventuelles infections génitales passées. Une courbe de température peut ensuite être demandée pour évaluer la durée de chaque phase (prise chaque matin avant le lever pendant trois mois) et sur l'ovulation. D'autres examens complémentaires peuvent compléter le bilan chez la femme : dosage sanguin des hormones ovariennes, échographie au troisième jour du cycle et hystérosalpingographie (pour vérifier l'absence d'anomalie de l'utérus et des trompes). Le test de Hühner, qui se pratique juste après un rapport sexuel à partir de la glaire prélevée au niveau du col de l'utérus, permet de mesurer la qualité et l'abondance de la glaire ainsi que le nombre et la mobilité des spermatozoïdes présents, et donc leur capacité à remonter dans l'utérus et les trompes. Chez l'homme, un spermogramme est nécessaire pour évaluer le nombre, la qualité, la mobilité et la morphologie des spermatozoïdes in vitro.