Les enfants, premières victimes des allergies

Selon un sondage réalisé à l'occasion de la Journée de l'Allergie, les parents sous-estiment le risque d'allergie chez l'enfant. Comment reconnaître les symptômes ? Quels sont les facteurs aggravants ?... On fait le point.

Les enfants, premières victimes des allergies
© Daniel Jędzura - 123rf

[Mise à jour du 20/03/2018]. Les parents sous-estiment le risque allergique chez leur enfant, selon un sondage Ifop réalisé en février auprès de 1002 personnes, et publié à l'occasion de la 12e Journée Française de l'Allergie, ce 20 mars. En effet, 87% des sondés ignorent que l'allergie, qu'elle soit respiratoire ou alimentaire, peut être diagnostiquée dès les premiers mois de la vie. D'autant que chez l'enfant, "les allergies sont aujourd'hui plus graves et plus fréquentes" que les adultes, précise l'étude. En effet, "la prévalence de l'eczéma atopique est évaluée à 15-20 %, l'asthme entre 7-10 %, la rhinite et la conjonctivite allergique autour de 15-20 % et les allergies alimentaires à 6,2% contre 2% chez l'adulte".

© Asthme et allergies

Les facteurs génétiques et environnementaux en cause

L'hérédité est un facteur de risque qui participe fortement à la survenue d'une allergie chez l'enfant. Par exemple, si l'un des deux parents est allergique, l'enfant a un risque de 30 à 50 % de le devenir à son tour (50% à 80% si les deux parents sont allergiques, et 10% si aucun des parents n'est allergique). Par ailleurs, la pollution est un facteur aggravant de l'allergie. Dans les zones polluées, les enfants souffrent 2 fois plus d'asthme allergique et 3 fois plus d'eczéma que dans les zones où la pollution est plus faible. "C'est aussi notre regard à tous qui doit évoluer sur les revendications des organisations environnementales. Face à un environnement qui nous rend malades, la mobilisation citoyenne est juste indispensable", déclare Jocelyne Just, pédiatre pneumo-allergologue. 

Les facteurs génétiques et environnementaux en cause © asthme-allergies.org

En ce qui concerne l'allergie alimentaire, elle est 2 à 3 fois plus fréquente chez l'enfant que chez l'adulte. Enfin, on estime que 10% des enfants sont asthmatiques, précise l'association Asthme & Allergies dans un communiqué qui rappelle que cette maladie a un impact sur la scolarité des écoliers. "Dans les faits, l'asthme est la cause la plus fréquente d'absentéisme scolaire et 80 % des asthmes sont allergiques".

Mais l'allergie peut être aggravée par d'autres facteurs, notamment le tabagisme passif. En effet, celui-ci "peut aggraver les allergies et notamment l'asthme en ralentissant sa croissance pulmonaire. Il conviendra de ne pas fumer à l'intérieur des habitations, même dans la cuisine avec la fenêtre ouverte, car la fumée de tabac passe en dessous des portes et circule dans le reste de ces lieux", explique le Pr Just. La pédiatre conseille par ailleurs d'aérer chaque pièce de la maison 30 minutes, et ce quotidiennement afin de réduire l'humidité, les moisissures et les acariens. Les enfants allergiques aux pollens ne doivent quant à eux pas faire d'activité sportive au moment d'une saison pollinique afin d'éviter toute crise d'asthme.

Allergies : quels symptômes ?

Une allergie peut parfois être négligée ou diagnostiquée tardivement. En moyenne, on compte 7 ans entre l'apparition des premiers symptômes allergiques et la consultation d'un allergologue. Le risque, c'est que si l'allergie n'est pas prise en charge rapidement, elle peut s'aggraver et se transformer en asthme par exemple, en cas de rhinite allergique.

Par ailleurs, il n'est pas rare de voir certains parents confondre une allergie respiratoire avec une grippe. Aussi, est-il important de reconnaître les premiers symptômes pour éviter de trop attendre avant d'emmener son enfant chez le médecin. Par exemple, un enfant affecté par une allergie respiratoire va généralement tousser, éternuer, avoir des picotements des yeux et des larmoiements, mais il peut aussi avoir le nez qui coule, bouché ou qui démange.

En cas d'allergie de contact, une éruption cutanée sur le visage, le front et les joues apparaît ainsi qu'un gonflement au niveau de la tête, des mains et des pieds.

Bien que plus rare, l'allergie alimentaire fait partie des allergies potentiellement graves, voire mortelles. La majorité des cas de réactions anaphylactiques sont en effet causées par des aliments. Des signes allergiques apparaissent alors au niveau de la bouche et de la gorge (picotements, œdèmes des lèvres, de la gorge) et se poursuivent ensuite par des difficultés de la parole, à la déglutition et respiratoires. Il peut également y avoir une baisse de la tension artérielle avec une perte de connaissance, précise l'association. Aussi, pour éviter que les allergies se multiplient, l'asthme et les allergies de l'enfant doivent être pris en charge le plus tôt possible.

En cas de doute, n'hésitez pas à consulter votre médecin ou un allergologue. Plus d'infos sur le site asthme-allergies.org